Les voisins de l'UE concluent un accord commercial avec le Mercosur

L'Association européenne de libre-échange (AELE) a conclu un accord commercial avec les pays du Mercosur, en Amérique du Sud. Les quatre États de l'AELE accueillent ainsi favorablement les importations agricoles, qui constituaient jusqu'à présent le principal obstacle à un accord UE-Mercosur.

Après dix ans de négociations, l'AELE (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse) a conclu mercredi un accord commercial avec le bloc sud-américain du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay).

L'accord prévoit l'élimination ou la réduction des droits de douane sur presque tous les flux commerciaux, y compris sur les principaux produits agricoles tels que la volaille brésilienne et le bœuf argentin, ainsi que le saumon norvégien.

Dans une déclaration commune, les deux parties ont souligné un accord couvrant près de 300 millions de personnes et 97 pour cent de leurs exportations, et ont exprimé l'espoir de signer l'accord « dans les mois à venir ».

Pendant ce temps, l’accord commercial de l’UE avec le Mercosur, conclu en décembre dernier après 25 ans de négociations, progresse lentement.

La Commission devait présenter le texte législatif final lundi dernier, mais celui-ci reste dans le tiroir.

Le Comité de politique commerciale (CPC) du Conseil, interface entre la Commission et les États membres et qui comprend des diplomates, a retiré le Mercosur de l'ordre du jour de la réunion de jeudi.

Le comité se concentrera plutôt sur les relations commerciales avec la Chine et surtout avec les États-Unis, ce qui n’est guère surprenant compte tenu de la menace de tarifs douaniers de Washington, qui doivent entrer en vigueur après la date limite des négociations, le 9 juillet.

Le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, s'est rendu aux États-Unis mercredi et jeudi pour des entretiens finaux avec de hauts responsables américains.

Inquiétudes concernant la nourriture

A Bruxelles, l'incertitude sur la date à laquelle le texte sera finalement publié maintient le secteur agricole en haleine.

Mercredi, les groupes de pression agricoles européens Copa et Cogeca se sont associés aux représentants des jeunes, des petits agriculteurs et des travailleurs agricoles pour critiquer une fois de plus l'accord. L'alliance a adressé une lettre aux ministres de l'Agriculture de l'UE et à la commission du commerce international (INTA) du Parlement, les exhortant à ne pas ratifier le texte le moment venu.

Les agriculteurs des pays de l'AELE se montrent également peu enthousiastes à l'égard de l'accord. Lors des négociations, les associations agricoles des États membres de l'AELE ont averti que les importations en provenance du Mercosur accroîtraient leur dépendance, invoquant leur lutte de longue date pour une plus grande autosuffisance alimentaire.

En particulier dans le domaine agricole, la Norvège a maintenu une politique protectionniste et reste exclue de la participation au marché intérieur de l’UE.

(adm, aw)