Le parquet a inculpé une hôtesse de l'air pour blanchiment d'argent et enrichissement illicite : Combien d'argent une personne travaillant pour une compagnie aérienne peut-elle faire entrer dans le pays ?

La loi colombienne est claire : aucune personne, y compris les équipages des compagnies aériennes, ne peut apporter plus de 10 000 dollars en espèces dans le pays sans le déclarer à la Direction nationale des impôts et des douanes (DIAN).
Dépasser cette limite sans préavis peut entraîner des conséquences pénales, comme le montre le cas d'Ada Paola Baracaldo, une hôtesse de l'air poursuivie par le parquet général pour blanchiment d'argent présumé.
Baracaldo, qui travaillait pour une compagnie aérienne bien connue, a été inculpée par la Direction de lutte contre le blanchiment d'argent après que les autorités ont découvert qu'elle aurait fait entrer clandestinement environ 60 000 dollars en espèces en Colombie lors de trois vols internationaux entre mars et avril 2015. Selon l'enquête, elle aurait profité de son rôle de membre d'équipage pour transporter l'argent sans être détectée par les contrôles d'immigration et de douane.

Ada Paola Baracaldo, hôtesse de l'air poursuivie. Photo : Parquet.
Selon le témoignage du procureur lors de l'audience d'inculpation, l'un des voyages suspects a eu lieu entre le 24 et le 26 mars 2015. Au cours de ce voyage, l'assistante aurait reçu 20 000 dollars au Mexique et les aurait apportés à Bogotá pour les remettre à un agent soupçonné d'être impliqué dans un réseau de blanchiment d'argent. Une semaine plus tard, elle et un homme soupçonné d'être son partenaire auraient collecté 20 000 dollars supplémentaires chacun dans un bureau de change d'un aéroport mexicain. Enfin, le 6 avril de la même année, Baracaldo aurait coordonné la collecte d'une somme supplémentaire à New York, également à destination de la Colombie.
Les écoutes téléphoniques effectuées par le parquet ont été déterminantes pour déterminer que l'argent était bien entré dans le pays. « Plus tard, Ada Paola Baracaldo a confirmé par téléphone qu'elle et son partenaire avaient bien apporté les 20 000 dollars chacun », a expliqué le procureur lors de l'audience.
L'hôtesse de l'air n'a pas contesté les accusations de blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite et sera jugée en liberté. Cependant, son cas soulève une fois de plus des questions sur les limites légales du transport d'argent liquide dans le pays, notamment pour les personnes voyageant fréquemment.

La réglementation de la DIAN est claire quant au montant d'argent qu'une personne peut apporter dans le pays. Photo : Google Maps
La DIAN stipule que toute personne faisant entrer ou sortir du pays plus de 10 000 dollars (ou son équivalent dans une autre devise) doit le déclarer expressément sur le formulaire 530, « Déclaration d'espèces ». Cette exigence s'applique aux citoyens, aux étrangers, aux touristes et, bien sûr, aux équipages de vols commerciaux ou privés. Tout manquement à cette obligation peut constituer une infraction pénale, telle que le blanchiment d'argent, la contrebande de devises ou l'enrichissement illicite.
L’objectif de cette réglementation est d’empêcher que de grosses sommes d’argent ne circulent en dehors du système financier formel, ce qui rend difficile la traçabilité de leur origine et facilite des activités telles que le trafic de drogue, l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent.
Bien que certains puissent penser que les membres d'équipage bénéficient d'une certaine exemption, la loi s'applique en réalité à tous de la même manière. Le simple fait d'introduire des quantités supérieures à la limite autorisée sans les déclarer constitue une infraction punissable.
Le cas d'Ada Paola Baracaldo n'est pas unique, mais il est l'un des plus récents à mettre en évidence comment le statut d'hôtesse de l'air peut être utilisé pour échapper aux contrôles et faciliter les réseaux de criminalité financière. L'enquête est en cours, tandis que les autorités soulignent que le transport d'importantes sommes d'argent liquide non déclarées peut avoir de graves conséquences, quels que soient l'auteur et le lieu de départ du vol.
Journaliste Environnement et Santé
eltiempo