Lyon. Nuits de Fourvière : un moment hors du temps avec Beth Gibbons

Ce lundi soir au bar des Nuits de Fourvière, c’est tournée générale de ponchos avant les concerts. Les averses, presque divertissantes par ces temps caniculaires, ne semblent pas doucher l’enthousiasme des spectateurs.
En première partie, l’imperturbable Bill Callahan, conteur d’histoire hors pair du folk-rock américain, ne laisse lui trahir aucune émotion devant le spectacle parfois un peu agité dans les gradins (j’enlève mon poncho, je remets mon poncho, j’enlève mon poncho…).
Son minimalisme tranche avec la prestation de Beth Gibbons, exceptionnellement entourée de sept musiciens sur la scène d’un théâtre romain qu’elle retrouve 11 ans après son dernier passage avec Portishead. Il faut bien cela pour restituer la richesse harmonique et la finesse rythmique de son bel album solo paru l’an dernier.
Cuivres, cordes et multiples percussions escortent ainsi Burden of life et Floating on a moment pour des incursions oniriques hors du temps. Fidèle à elle-même, la chanteuse reste quasiment mutique entre les morceaux. Et la nostalgie dans tout ça ? Elle est réduite et il faut attendre la fin du show pour frémir sur les titres Roads et Glory box, emblèmes indémodables de l‘âge d’or de son groupe Portishead.
Le Progres