Safae el Khannoussi, nouvelle grande voix de la littérature néerlandaise

En quelques mois, cette autrice de 31 ans a raflé deux prix littéraires majeurs dans le monde néerlandophone. Du jamais-vu pour un premier roman. Encore inédit en français, “Oroppa” explore avec habileté, dans une langue inventive, l’héritage des “années de plomb”, sous le règne du roi Hassan II, sur la diaspora marocaine en Europe.
“Salomé Abergel, une peintre juive marocaine, a laissé ses précieuses peintures dans la cave de sa maison amstellodamoise et est partie pour une destination inconnue, soudainement. On pourrait dire qu’Oroppa tourne autour de cette disparition mystérieuse”, écrit De Standaard. Mais ce serait un peu court. Car très vite, dans le premier roman de Safae el Khannoussi, on passe de personnage en personnage, et on comprend que la tentative de fuite, quel qu’en soit le moyen, “est un motif récurrent” du récit, explique le quotidien flamand, subjugué par l’adresse avec laquelle la jeune autrice a tissé sa trame.
Oroppa est paru l’été dernier aux Pays-Bas (éditions Pluim, non traduit), et la presse néerlandophone ne tarit pas d’éloges sur son autrice, la néerlando-marocaine Safae el Khannoussi, 31 ans. En décembre, le quotidien De Volkskrant, publié à Amsterdam, louait une plume qui “donne au néerlandais une nouvelle ampleur” et saluait en el Khannoussi “le talent littéraire de 2025”. Il avait vu juste.
Le 19 mai, Safae el Khannoussi a reçu le prix Libris, la plus prestigieuse des récompenses littéraires néerlandaises ; en mars, elle avait déjà remporté l’équivalent flamand, le prix De Boon. Or “un tel doublé n’arrive pratiquement jamais”, souligne NRC, un a
Courrier International