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Football - Ligue des nations. Turnover, petite finale : le match Allemagne-France en questions

Football - Ligue des nations. Turnover, petite finale : le match Allemagne-France en questions

Plus habituée à jouer des matches honorifiques dans ses tournois, l’équipe de France va redécouvrir cette sensation bizarre face à l’Allemagne ce dimanche (15 heures) à Stuttgart. Un match au cours duquel le turnover sera prononcé, des deux côtés, et à travers lequel on verra si le sélectionneur persiste dans son envie d’aligner quatre joueurs à vocation offensive.

En finale de la Ligue des nations, la question du turnover aurait pu se poser. Mais puisqu’il n’y aura pas de titre en jeu ce dimanche, et que la saison des Bleus déjà longue et harassante ne sera pas terminée pour la majorité d’entre eux avec l’enchaînement de la Coupe du monde des clubs, l’équipe de France n’aura pas le même visage que face à l’Espagne. « Parmi les joueurs présents, certains ne sont pas dans les meilleures conditions (Dembélé, Barcola et Lenglet ont même quitté le rassemblement, blessés, sans être remplacés, NDLR), n’élude pas Didier Deschamps. Le peu de temps entre les deux matches, moins de soixante-douze heures, va m’amener à faire beaucoup de changements. Je vais répartir les temps de jeu sans prendre de risque. »

Le sélectionneur n’a d’ailleurs fermé aucune porte. Ainsi, Lucas Chevalier a de fortes chances de connaître sa première sélection. « A voir déjà comment Mike (Maignan) se sent. C’est du domaine du possible. Je n’ai pas encore pris de décision », expliquait-il en conférence de presse d’avant-match. Toutes les lignes sont concernées. Notamment en attaque où Randal Kolo Muani et Marcus Thuram pourraient occuper les ailes tandis que Rayan Cherki est bien parti pour vivre sa première titularisation dans la peau d’un numéro 10. En défense, tandis qu’Ibrahima Konaté et Benjamin Pavard se sont entraînés à part samedi, les incertitudes étaient plus nombreuses après les soucis rencontrés face à la Roja. Au milieu, enfin, Aurélien Tchouaméni, préservé depuis lundi, postule pour une place de titulaire.

La France va disputer pour la cinquième fois de son histoire une petite finale. Et cela faisait près de 40 ans qu’elle n’avait plus goûté au charme quasi inexistant de ce type de rencontre. Jusqu’ici, le bilan est équilibré : deux victoires (6-3 contre… l’Allemagne au Mondial 1958 et 4-2 face à la Belgique lors de la Coupe du monde 1986) et deux défaites (0-2 contre la Tchécoslovaquie à l’Euro 1960 et 2-3 face à la Pologne au Mondial 1982).

« Je ne vous cache pas que l’enjeu est relatif, en convient Didier Deschamps. Il y a un match, il faut le jouer, et c’est l’Allemagne en face. Les joueurs qui seront sur le terrain auront tout intérêt à faire le maximum. Cela me servira dans l’analyse, avec mon staff, tout en tenant compte de la situation spécifique. » Dénué d’enjeu mais pas d’intérêt donc pour les remplaçants et les néophytes qui vont avoir l’occasion de s’exprimer. A un an de la Coupe du monde, toutes les possibilités de se montrer aux yeux du sélectionneur sont bonnes à prendre. Surtout au sein d’une équipe qui n’a pas encore trouvé la bonne formule sur la durée.

« Je regardais ça hier (vendredi), c’est une équipe nouvelle, peu de joueurs ont plus de trente sélections, donc on doit reconstruire, se bâtir une réputation, sans regarder le passé avec 2018 et 2022, affirme le capitaine Kylian Mbappé. C’est un défi alléchant car il y a beaucoup de talent dans cette équipe et on peut faire de belles choses. »

Contre la Croatie, au Stade de France, et l’Espagne, jeudi à Stuttgart, les Bleus ont démarré la rencontre avec quatre joueurs à caractère offensif. Positionnés dans un 4-2-3-1, ils ont su tirer parti de cette combinaison de talents pour peser en attaque, même si cela n’a pas été sans un certain déséquilibre rédhibitoire face aux champions d’Europe. « J’ai des joueurs avec des potentiels très intéressants. Ils ne pourront pas tous jouer mais dans la réflexion, je ne me suis jamais privé de joueurs offensifs. C'est une question d'équilibre, rappelle "DD". Je ne vais pas me plaindre d'avoir à ma disposition beaucoup de joueurs offensifs, qui ont de nombreuses qualités. Maintenant, cela demande confirmation. »

Avec 24 tirs contre la Roja (9 cadrés), l’équipe de France a pesé dans la moitié de terrain adverse, sans se montrer suffisamment efficace malgré quatre buts marqués. Si le potentiel est là, certaines animations restent à affiner. Et à l’image de Rayan Cherki, parfaitement entré en jeu à la MHPArena jeudi, le vivier est intéressant pour accompagner l’indéboulonnable Kylian Mbappé contre l’Allemagne. « On peut jouer à quatre offensifs, à trois, à deux, tout est question d'animation, indique le capitaine qui a engrangé « quelques certitudes » dans le jeu offensif contre l’Espagne. J'ai connu une équipe de France avec deux ou trois (attaquants). Le tout est de trouver le meilleur équilibre offensif, défensif. » A voir, donc, si les vice-champions du monde terminent la saison dans la même configuration, ce qui était la tendance.

Le chiffre

3

Battue lors de ses deux derniers matches face à l’Allemagne (1-2 en 2023, 0-2 en 2024, à chaque fois en amical), la France n’a jamais enchaîné trois revers de suite contre cet adversaire.

Au fond du trou un an avant d’organiser l’Euro 2024, l’Allemagne s’est redressée de manière spectaculaire sous la houlette de Julian Nagelsmann, et aurait sans doute mérité de sortir l’Espagne en quarts de finale il y a un an. Depuis, avec une nouvelle génération prometteuse (Musiala, Wirtz, Pavlovic), la Mannschaft a confirmé ses progrès en sortant première de son groupe de Ligue des nations, puis en écrasant l’Italie en quarts de finale.

Mais la demie perdue mercredi contre le Portugal (1-2) a réveillé les doutes du public. La défense à trois alignée par Nagelsmann a suscité l’interrogation des supporters et suiveurs allemands, qui ont des doutes depuis longtemps sur le réservoir défensif de la sélection. Dès que Rüdiger, patron de la charnière depuis plusieurs années, manque à l’appel comme sur ce rassemblement, tout le château de cartes allemand a tendance à s’écrouler.

Il est trop tôt pour parler de coup d’arrêt en Allemagne. Mais la petite finale de ce dimanche revêt peut-être à peine plus d’enjeu que pour la France, qui devrait faire davantage tourner. Parce que si les Bleus doivent aussi acquérir des certitudes sur la route de la prochaine Coupe du monde, la Mannschaft part de plus loin et ne peut pas se permettre de galvauder ces rendez-vous contre le gratin européen.

Le Journal de Saône-et-Loire

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