« Il sent les bons coups » : qui est Lyam Akrab, le serial marqueur des Bleuets ?

Lyam Akrab a grandi dans un petit village, Villard-Bonnot, à une vingtaine de minutes au nord-est de Grenoble. Il a commencé le rugby dès l'âge de cinq ans, après un passage éclair au football. « Ma mère s'est très vite rendu compte que ce n'était pas fait pour moi, sourit le Bleuet. J'étais déjà un peu costaud, donc je bousculais tout le monde. Je me servais de mes épaules pour récupérer le ballon. Elle m'a finalement inscrit au rugby. »
Le jeune Isérois signe sa première licence au cercle sportif Grésivaudan Belledonne, où il évolue pendant presque dix ans avant un passage d'une saison au FC Grenoble, dans la catégorie Gaudermen. « Ce qui me plaisait, c'était le côté très familial du rugby, se remémore-t-il. J'adorais être avec les copains. J'étais aussi un peu turbulent et j'aimais qu'il y ait du répondant face à moi. J'aimais prendre le ballon et aller au contact. »
À l'âge de 14-15 ans, Lyam Akrab prend la direction de Montpellier. A-t-il été repéré par le MHR ? Pas du tout. « C'est ma mère qui souhaitait que je change d'air. Comme elle ne voulait pas que je parte seul, elle a choisi Montpellier, car elle avait une amie, que je considère comme une "tata ", qui vivait là-bas. Elle a envoyé un courrier de candidature au MHR et j'ai été accepté pour intégrer leur centre de formation. » L'adolescent débarque comme pilier droit. Mais il est très rapidement repositionné au poste de talonneur.
Puis c'est à partir de la catégorie Crabos que Lyam Akrab prend véritablement conscience de son potentiel. « Le déclic a été lors de ma première sélection avec l'équipe de France des U18 face à l'Italie. J'ai compris que ça devenait sérieux. Depuis, je donne tout pour y parvenir. » Avec le MHR, il a connu ses premières feuilles de matches en fin de saison 2023-2024 (deux fois remplaçant). Cette saison, il a disputé huit matches (3 de Top 14 et 5 de Challenge), dont trois dans la peau d'un titulaire. Et il a inscrit trois essais.
Lyam Akrab s'est fait un nom lors du dernier Tournoi des 6 Nations U20. Avec sept essais inscrits en cinq matches, le talonneur des Bleuets a battu le record d'essais pour un avant dans la compétition. « Je crois que je n'étais pas prêt à battre ce record, souffle-t-il. J'ai traversé beaucoup d'émotions. J'étais surtout très content et très fier. Quand on m'a dit que j'avais battu ce record, je n'y croyais pas ! » Le numéro 2, titulaire lors des cinq rencontres, a d'abord inscrit un doublé face au pays de Galles (victoire 63-19), puis un autre face à l'Italie (victoire 5-58) et encore un face à l'Irlande (victoire 12-22).
Il a marqué un dernier essai face à l'Écosse (victoire 45-40, synonyme de victoire finale dans le Tournoi). Il n'est finalement resté muet que lors de la défaite en Angleterre (27-10). « Ce qui est dingue, c'est que je n'avais jamais inscrit de doublé avant ! », révèle-t-il. Lyam Akrab a logiquement été désigné « meilleur joueur du Tournoi ». « Remporter ce trophée, je ne m'y attendais pas du tout, avoue-t-il. Ça a toujours été un rêve, que je pensais un peu irréalisable. Ce Tournoi m'a donné beaucoup de confiance. Mon objectif est clair : être champion du monde et continuer sur ma lancée ». Lors des trois matches de poule du Championnat du monde, le talonneur des Bleuets a inscrit deux essais, face à l'Espagne et l'Argentine.
L'avis de Cédric Laborde (manager des U20) :
« Lyam met beaucoup d'énergie positive sur comme en dehors du terrain. Il a toujours le sourire, toujours le petit mot qui va bien. C'est un joueur jovial, lumineux, important dans un groupe. D'un point de vue rugby, il porte très bien le ballon. Il aime les espaces, il sent les bons coups, ce qui lui permet de marquer pas mal d'essais. Sur les ballons portés, il a cette faculté à savoir quand partir et comme il est explosif, il réussit souvent à franchir les derniers mètres pour aplatir. Lyam a beaucoup progressé sur sa capacité à combattre. Lors du Tournoi, on l'a plus vu dans les tâches un peu sombres. Sur son rôle de talonneur, il s'est amélioré au lancer. Aujourd'hui, il a encore une marge de progression d'un point de vue physique. »
L'Équipe