Wimbledon : le numéro 1 Jannik Sinner remporte le tournoi face à son rival Carlos Alcaraz

La vengeance est un plat qui se mange chaud pour Jannik Sinner : cinq semaines à peine après sa cuisante défaite contre Carlos Alcaraz en finale de Roland-Garros, le numéro 1 mondial a battu son grand rival pour gagner son premier titre à Wimbledon, une victoire dont il avait « besoin ».
Dans un match moins spectaculaire qu’à Paris et disputé dans une chaleur moite, l’Italien s’est cette fois imposé 4-6, 6-4, 6-4, 6-4 contre l’Espagnol de 22 ans. « Serrer ce trophée dans mes mains, ça signifie énormément pour moi », a déclaré un Sinner à l’émotion contenue lors de la cérémonie d’après-match, avant de s’adresser à son rival, vaincu pour la première fois en finale d’un Grand Chelem après cinq titres.
« Le match d’aujourd’hui était important pour de très nombreuses raisons », a souligné l’un des deux entraîneurs de Sinner, l’Australien Darren Cahill. « Il avait besoin de cette victoire ». Lauréat de l’Open d’Australie en janvier, Sinner a remporté sur le gazon londonien son deuxième tournoi du Grand Chelem de la saison et pris sa revanche sur Alcaraz, qui avait réussi in extremis à défendre son titre à Paris après avoir sauvé trois balles de match.
Premier vainqueur italien de Wimbledon, hommes et femmes confondus, il a aussi brisé l’invincibilité d’Alcaraz, vainqueur de 24 matchs d’affilée depuis le mois d’avril, la plus longue série de victoires de sa carrière.
La rivalité « croissante » entre les deux champions est « un cadeau pour notre sport », a estimé sur X la légende australienne Rod Laver. « Dans la victoire ou la défaite, ils s’affrontent avec bonheur, classe et fair-play, c’est ce qui fait d’eux des champions », a-t-il ajouté sur le réseau social, qu’a également choisi Billie Jean King pour féliciter Sinner. « Bravo pour ton premier Wimbledon ! », l’a applaudi en italien Rafael Nadal sur X, avant de s’adresser en espagnol à Alcaraz.
Congratulazioni @janniksin per il tuo primo @Wimbledon 🏆! Momenti speciali!
Sé que no será un día fácil, pero… ¡Enhorabuena @carlosalcaraz por otra nueva final de Grand Slam y por la gran temporada que estás haciendo! 👏🏻 https://t.co/rib2ntsws7
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« Je sais que ce n’est pas un jour facile, mais félicitations pour cette nouvelle finale de Grand Chelem et pour la belle saison que tu réalises », a tenté de le réconforter le vainqueur de 22 titres du Grand Chelem. La victoire de Sinner à Wimbledon est son deuxième titre sur gazon, après l’ATP 500 de Halle (Allemagne) en 2024, et son premier depuis son retour de suspension début mai.
Contrôlé positif à un anabolisant en mars 2024, le numéro 1 mondial avait négocié avec l’Agence mondiale antidopage (AMA) un bannissement du circuit pour trois mois, au vu du caractère reconnu comme accidentel de sa contamination.
« Je suis très ému, même si je ne pleure pas. Seuls mes proches savent exactement ce qu’on a traversé sur le court et en dehors, et ça a été tout sauf facile », a affirmé Sinner en conférence de presse.
Avec Alcaraz, il s’est adjugé tous les titres du Grand Chelem depuis l’Open d’Australie remporté par l’Italien en janvier 2024. Pour Alcaraz, « un champion apprend de ses défaites. Je savais dès le départ (…) qu’il n’allait pas refaire les mêmes erreurs qu’à Roland-Garros », a-t-il assuré en référence à son bourreau du jour.
Sur un gazon londonien dont il avait fait son jardin depuis 2023, Alcaraz s’est fait breaker le premier, sous les yeux du roi d’Espagne Felipe et du prince de Galles William, de sa femme Kate et de leurs deux aînés George et Charlotte. Mené 4-2, l’Espagnol a retourné la situation pour s’adjuger le set 6-4 sur un revers en bout de course qui a laissé sur place Sinner et a ravi les tribunes du Central avides de tennis champagne.
Quelques jeux plus tard, un bouchon a d’ailleurs atterri aux pieds de Sinner, sans l’empêcher pour autant d’empocher le deuxième acte 6-4. L’intensité du bras de fer est montée d’un cran dans le troisième set, gagné à nouveau 6-4 par Sinner sur un énième service gagnant. Dos au mur, une situation où il excelle généralement, Alcaraz n’a cette fois pas réussi à retourner le match et s’est incliné sur un dernier 6-4 après 3 h 04 de jeu.
Dans le duel des nouveaux maîtres du circuit, la belle promet déjà d’être passionnante. Dès l’US Open (24 août-7 septembre) ? C’est « le fils ou le gendre que tout le monde aimerait avoir », pour le président de la Fédération italienne Angelo Binaghi.
La Croıx