Le PSG emporté par la fougue
Le Paris-Saint-Germain n'est pas champion du monde. Ce n'est pas bien grave, même si la dernière image de son exceptionnelle saison à rallonge restera celle de la claque infligée par Chelsea (0-3), dimanche, en finale de la Coupe du monde des clubs au Metlife Stadium, et de la bagarre générale qui a suivi le coup de sifflet final. Cette séquence, impliquant notamment Luis Enrique et Gianluigi Donnarumma côté parisien, en dit long de la frustration qu'a fait naître chez les Parisiens la domination anglaise, notamment lors de la première période qui a scellé le score final dès la 43e minute, et les provocations qui l'ont accompagnée.
Le champion d'Europe ne nous avait pas habitués à se faire balader de la sorte. Au contraire même, depuis le début d'année 2025, c'est lui qui triomphait d'ordinaire de n'importe quel adversaire et bien souvent de manière spectaculaire au point que l'on avait fini par oublier qu'il pouvait perdre de temps en temps. Dimanche, Chelsea a fait du PSG avec un pressing agressif, des transitions verticales rapides et une précision chirurgicale dans le dernier geste, emmené par un Cole Palmer de gala avec deux buts et une passe décisive. En fait, Paris a vécu ce qu'il fait d'ordinaire subir à ses rivaux : une humiliation qui aurait pu être encore plus forte sans les arrêts décisifs de Donnarumma (68e, 80e) devant Liam Delap.
Les Parisiens, apparus en difficulté dès le début de match, n'ont jamais réellement pu poser leur jeu et sont tombés dans le piège tactique concocté par Enzo Maresca et les provocations anglaises. Marquinhos l'a confirmé au micro de DAZN en après-match en attendant la remise du trophée : « Ils ont bien travaillé sur nos petites faiblesses. Tactiquement ils nous ont mis en difficulté en première mi-temps, on a mis du temps à réagir, c'est des choses qu'on devra apporter pour la suite. Toutes les équipes vont beaucoup nous étudier, savoir ce qu'on fait de bien et ce qu'on fait de mauvais », a honnêtement reconnu le capitaine parisien. Ce sera l'un des challenges à relever pour les hommes de Luis Enrique dans les semaines et mois à venir.
Quel contraste avec la performance en demi-finales face au Real Madrid (4-0), concassé en une mi-temps (3-0), mercredi au même endroit. Il y a quatre jours, Donald Trump n'était pas là. Sa présence dimanche, en compagnie de son épouse, a donné un caractère plus particulier et solennel à cette finale. Elle a clairement changé l'atmosphère, avec une sécurité très renforcée (fouilles systématiques par des chiens renifleurs, hélicoptères, forces de l'ordre en grand nombre), et provoqué le retard du coup d'envoi de dix minutes, en raison de l'arrivée tardive des hélicoptères présidentiels.
Le président américain, pas très populaire dans cette partie des États-Unis, a été sifflé à son entrée sur la pelouse pour la remise du trophée aux côtés de Gianni Infantino, le patron de la FIFA, et de Nasser al-Khelaïfi notamment. Il en a profité pour glisser un petit mot à Désiré Doué et lui taper sur l'épaule après qu'il a reçu son trophée de meilleur jeune du tournoi.
Le PSG a perdu sévèrement dimanche mais reste malgré tout le club de cette saison 2024-2025. Par ses performances, dont le succès immense en Ligue des champions, mais aussi le jeu pratiqué. Il est loué par tous, d'Infantino à Ronaldo ou encore Maresca, son bourreau d'un soir. Et c'est logiquement qu'il devrait être honoré dans quelques semaines avec la tournée des récompenses collectives et individuelles. Ousmane Dembélé postule au Ballon d'Or, qui sera remis le 22 septembre, et son statut de favori, malgré Lamine Yamal, n'a pas été écorné par ce Mondial des clubs ou il s'est montré décisif en quarts et en demi-finales avec deux buts face au Bayern Munich et au Real Madrid. Le champion du monde 2018 ne devrait pas être le seul dans cette course. Ses partenaires devraient aussi truster les nominations, connues le 7 août, et les places dans l'équipe type de la saison, le trophée Yachine pour Donnarumma ou le Kopa du meilleur jeune pour Doué, même s'il aura face à lui Lamine Yamal.
Après un exercice 2024-2025 historique, le PSG va débuter une nouvelle histoire, drapé du statut de favori à chacune de ses sorties. Sa première échéance arrive vite, dès le 13 août avec la Supercoupe d'Europe face à Tottenham, un autre club anglais, à Udine. En attendant c'est l'heure des vacances. Et elles sont bien méritées après une saison presque longue d'un an jour pour jour.
L'Équipe