« Quand on est millionnaire... » : pour Vassilis Spanoulis, Monaco n'a aucune excuse

« Comment jugez-vous la prestation monégasque ce soir ?Nous avons été plus que mauvais. Je ne peux pas utiliser d'autres mots. On dirait que nous ne sommes pas venus ici pour jouer. On a un match tous les deux jours, quand d'autres ont eu une pause entre samedi et mercredi. Je ne comprends pas la programmation de la LNB. Dans le basket, chaque jour est important pour la récupération. Pour autant, ce n'est pas une excuse. Nous n'avons pas bien joué et l'ASVEL a mérité sa victoire.
Le Final Four et la défaite en finale (70-81 contre le Fenerbahçe) jouent-ils sur la motivation de vos joueurs ?À notre retour, nous avons beaucoup parlé avec les joueurs. La réalité est que nous sommes vides physiquement et mentalement. Je ne comprends pas pourquoi. C'est du basket, on doit aimer cela et aimer se battre pour gagner des titres ! Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe, mais une chose est sûre, c'est ma responsabilité de corriger cela. Être fatigué, c'est pour un père ou une mère de famille, qui travaille toute la journée pour nourrir ses enfants et payer son loyer. Être épuisé à cause du basket ? Je ne comprends pas. Il faut toujours être capable et avoir envie de prouver quelque chose sur le terrain. Cela ne se fait pas en parlant, mais en agissant. Qu'on me dise qu'on a eu une mauvaise journée, que l'on n'était pas prêt mentalement, je peux l'entendre. Mais « fatigué » ? Quand on est millionnaire et qu'on a fait de son hobby un métier, c'est irrespectueux envers tous ceux qui travaillent toute la journée pour un salaire bien différent à la fin du mois.
« J'attends de mes joueurs... qu'ils jouent au basket. Aujourd'hui, c'était une plaisanterie, il n'y avait pas de désir, pas de passion
Vassilis Spanoulis, entraîneur de Monaco
Quelle est la situation de Mike James ? Pour combien de temps a-t-il été suspendu ? Pourrait-on le revoir dans cette demi-finale ?Je ne peux pas vous donner d'informations à ce sujet. Demandez au président ou au GM, pas à moi. Tout le monde a écrit là-dessus, et on verra bien ce qui se passera. Bien sûr que cela peut affecter les autres joueurs. Mais quand votre leader n'est pas là, surtout suite à une telle décision, c'est aux autres d'élever leur niveau. Ils doivent jouer afin de prouver qu'ils peuvent avoir leur place au plus haut niveau. Souvent, les joueurs se plaignent qu'ils ne jouent pas assez, que Mike a trop la balle, blablabla. Du coup, dans un tel contexte, montrez quelque chose ! Montrez que vous êtes meilleur que ça ! Ça doit être une motivation pour tout le monde.
Qu'attendez-vous de vos joueurs jeudi pour le match 2 ?Qu'ils jouent au basket ! Aujourd'hui, nous n'avons pas joué. C'était une plaisanterie, un match amical. On n'avait pas d'énergie. Et on passait beaucoup trop de temps à râler sur les arbitres. C'est une demi-finale et on a joué sans intensité, sans désir, sans passion. On a été si proches de décrocher la première Euroligue de l'histoire de notre club. C'est sûr que passer à autre chose n'est pas évident. Mais c'est notre devoir de professionnels. De mon côté, je ne joue plus au basket, mais j'assume la responsabilité de toutes les défaites. »
Poupet : « Pas de quoi s'emballer »
Pierric Poupet (entraîneur de l'Asvel) : « Notre prestation a été suffisante pour gagner un match 1. Il n'y a pas de quoi s'emballer. On peut déjà être satisfaits de ce soir. On va pouvoir travailler la tête plus tranquille, en ayant pleine conscience que Monaco reviendra déterminé. Le match d'aujourd'hui est plutôt abouti dans l'engagement, ce que reflètent les statistiques. Le plus dur sera de garder ça, c'est important de le garder, et même de vouloir faire plus. On peut imaginer qu'une équipe de ce calibre, des joueurs de ce caractère aient la ferme intention de réagir. Les scores sont anecdotiques en play-offs, ils sont même plus dangereux quand il y a un écart important. On en est conscients. Les compteurs sont à zéro. On verra comment Monaco s'adapte. A-t-on profité du contexte défavorable pour Monaco (calendrier, affaire Mike James...) ? Ce n'est pas à moi de le dire. On se concentre sur nous. Peut-être que ce que fait remonter Monaco est légitime, peut-être pas. Je me concentre sur mes joueurs. Et peu importe qui joue chez eux. Il n'y a pas Mike James, mais beaucoup d'autres gros joueurs. »
L'Équipe