Cyclisme. Championnats de France : ça va être chaud, très show

Chercher l’ombre avant la lumière. Finalement, face aux éléments, tout le monde est logé à la même enseigne. Des milliers de fans tartinés de crème solaire au pied de leur camping-car au sommet du mont des Alouettes, déplaçant tables et chaises au fil de la journée suivant la trajectoire du soleil. À ceux profitant des frêles pales des emblématiques moulins pour s’abriter : bouteilles d’eaux encore fraîches sur la nuque, bouteilles tièdes pour s’hydrater. Mais même avec 38 degrés (à l’ombre) annoncés ce dimanche, ils ne manqueraient le show attendu pour rien au monde.

« Surtout pas se mettre dans le rouge »

« La chaleur jouera un rôle important », prophétise Kevin Vauquelin. Bouillant après sa chute qui lui a sans doute coûté le maillot tricolore du contre-la-montre jeudi, le Normand d’Arkea B&B Hotels a une revanche à prendre : « Ce n’est pas un secret de dire qu’il ne faudra surtout pas se mettre dans le rouge (dans ces conditions), être linéaire dans ses efforts, ne pas déclencher trop tôt. »

« Bien s’hydrater, gérer les coups de chaud », énumère Valentin Madouas. Le Breton connaît son sujet, champion de France en 2023 dans le cagnard de Cassel : « j’avais bien su gérer à l’époque, ça ne me désavantage pas, c’est même plutôt positif », assure celui qui aime ces courses usantes promises « aux guerriers ».

Le protocole ‘’fortes chaleurs’’ déclenché

Au staff de la Groupama-FDJ et des autres équipes de préparer les gilets de glace, les collants fourrés de glaçons et les centaines de bidons : arsenal indispensable pour aller au combat ce dimanche alors que le protocole ‘’fortes chaleurs’’ de l’UCI a été déclenché : la distance de la course réduite d’un tour (de 231 à 214,5 kilomètres) et un ravitaillement ajouté.

Sur un champ de bataille « dur sans l’être trop, avec une côte exigeante mais pas trop pentue : c’est parfait pour moi », estime le Savoyard Bastien Tronchon, l’une des cartes d’une équipe Decathlon AG2R La Mondiale moins fournie que d’autres (TotalEnergies et Groupama-FDJ), mais déterminée à « garder le maillot », répète le champion sortant Paul Lapeira.

Beaucoup de prétendants

Avoir constamment un coup d’avance pour les gros collectifs, « exploiter les erreurs des autres » et « sauter sur les groupes dans lesquels les grosses équipes seront représentés », pour Julien Bernard (sur le podium des deux dernières éditions), l’Isérois Paul Magnier et autres coureurs solos ou presque. « De toute façon, vu les circonstances, ce ne pourra être qu’un homme fort qui gagnera », pose Anthony Turgis, l’une des cartouches chez les locaux de TotalEnergies.

Le problème est bien que des hommes forts, il y en a un paquet. De Romain Grégoire à Paul Seixas, en passant par Louis Barré ou Nicolas Prodhomme… et tous ceux cités auparavant. Un sondage informel réalisé auprès du peloton a permis de dégager… une trentaine de favoris. Ça va être chaud, très show.