Accès aux soins, eau potable, sécurité, mobilité: les chantiers du nouveau préfet du Var, Simon Babre

"Est-ce que je vous ai connu il y a quinze ans?" Uniforme blanc et lunettes jaunes, Simon Babre fait le tour des officiels ce lundi matin, face au monument aux morts place Gabriel Péri, à Toulon. Celui-ci vient de déposer sa première gerbe en sa qualité de préfet du Var, après avoir été directeur de cabinet de deux anciens représentants de l’État de 2008 à 2010. "Il est grand, dis donc", commentent plusieurs de ses nouveaux interlocuteurs.

Aussi grand que la liste des personnalités venues assister à sa prise de fonction, à qui il a consacré les deux premières minutes de son discours une fois revenu à la préfecture. Avant un sobre hommage à Philippe Mahé, à qui il succède, et le déroulé de ses priorités, cet ex-conseiller intérieur de François Bayrou a eu "une première pensée pour les victimes des intempéries du 20 mai".

Pour Simon Babre, "cet épisode douloureux a réveillé en [lui], en nous tous, le souvenir des terribles inondations de Draguignan et de la vallée de l'Argens du 15 juin 2010, dont nous commémorerons dans quelques jours le 15e anniversaire". Il en appelle à la "résilience et à la solidarité exceptionnelles" des Varois, tout en rappelant "deux exigences": "ne jamais renoncer à la prévention des risques naturels" et "perfectionner sans cesse nos dispositifs de prévention et gestion des crises".

Opération séduction auprès des nouveaux médecins

Sa "priorité des priorités"? L’accès aux soins. Pour lui, cela implique "d’investir dans les services des urgences et les hôpitaux du territoire". Cela passe aussi par "des infirmiers et des médecins généralistes plus nombreux, mieux répartis", comme le permettent déjà les 56 maisons de santé. Pas suffisant. Celui qui se décrit comme "un préfet de contact" souhaite organiser "les renforts de médecins en direction des zones les plus en carence", notamment via les étudiants en dernière année de médecine et l’installation de jeunes professionnels.

Autre défi: celui de l’alimentation en eau potable, alors que la ressource devient "plus aléatoire qu’hier". Cela revient à "des modes de consommation plus économes" et "des chantiers d’interconnexion" pour une meilleure mutualisation. La sécurité est également un des piliers de Simon Babre, qui compte s’appuyer sur "les solides acquis du Var": "des polices municipales performantes" et le développement de la vidéo-protection. Il enchaîne sur l’augmentation des organisations criminelles, pour qui l’arrière pays varois apparaît "comme une zone de repli tactique", et les attentes concernant la loi narcotrafic pour les combattre "sans relâche".

Parmi les axes ciblés, Simon Babre veut concentrer son énergie sur le "grand chantier" des mobilités, notamment au travers de la Ligne Nouvelle Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais sans opposer les usages des uns et des autres. Pour le nouveau préfet, l’industrie de la défense fait également partie de son plan d’action. Tout comme la ruralité, notamment en matière d’"accès au logement, à l’emploi et aux services essentiels". Et d’ajouter un mot pour les exploitations agricoles "dont certaines sont directement menacées par les droits de douane imposés par les États-Unis". Autant de problématiques qui attendent "des réponses originales".