Assouplir l’accès à la nationalité : les Italiens votent, mais seront-ils assez nombreux ?

Les 8 et 9 juin, dans le cadre d’un grand référendum, les Italiens se rendront aux urnes pour se prononcer sur l’abrogation ou non d’une série de lois et amendements. La question qui anime le plus les débats est celle de l’accès à la citoyenneté pour les ressortissants non européens : le temps de séjour nécessaire pour obtenir la nationalité italienne pourrait être réduit et passer de dix à cinq ans.
En une de son édition du 30 mai, l’hebdomadaire italien de gauche L’Espresso prenait position avec un message simple et clair : “Référendum des 8 et 9 juin : une bataille pour nos droits.” Le titre invite ses lecteurs à voter “oui” à l’abrogation d’un amendement de la loi sur la citoyenneté. Passé en 1992, celui-ci faisait passer de cinq à dix ans la durée de séjour minimale pour un ressortissant non européen avant de pouvoir réclamer la citoyenneté italienne. Les votants auront donc bientôt la possibilité d’assouplir l’accès à la nationalité, et de faire repasser cette durée à cinq ans.
Cette proposition de “référendum abrogatif” avait recueilli plus de 500 000 signatures en septembre 2024, comme l’exige la loi, ne laissant ainsi pas d’autre choix au gouvernement conservateur de Giorgia Meloni que de l’organiser.
Si le “oui” venait à l’emporter, “1,706 million de personnes dont 286 000 mineurs pourraient obtenir la citoyenneté”, décrypte le site d’information milanais Il Post. Toutefois, les étrangers faisant la demande de citoyenneté devront toujours justifier d’un revenu minimum de 8 263 euros brut annuels, ce qui pourrait en réalité grandement limiter le nombre de naturalisations – juste au-dessus du million, avance le journa
Courrier International