Avions, photos et élections municipales : une semaine d’échos politiques en Gironde

Les municipales à Bordeaux suscitent bien des vocations. Embouteillage au centre droit avec quatre candidats, mais à l’extrême droite aussi la concurrence fait rage. Après Julie Rechagneux pour le RN, Virginie Bonthoux défendra les couleurs de Reconquête, le mouvement d’Éric Zemmour. La référente de l’association Parents Vigilants en Nouvelle-Aquitaine indique au Figaro : « J’aimerais forger une alliance très large et jusqu’à LR. » Attention, avec autant de diversité ça pourrait virer à l’auberge espagnole…
Petite musique à PessacDepuis plusieurs semaines, le dirigeant et entraîneur à l’Ussap boxe Mohamed Jamaï joue une petite musique aux accents politiques. Celui qui est également président du Comité régional de boxe se préparerait à une éventuelle candidature aux élections municipales à Pessac. Une manière de faire monter les enchères pour défendre son club qui déplore des baisses de subventions municipales ? Un coup de projecteur sur les quartiers alors que Mohamed Jamaï est implanté à Saige ? Si le chemin est encore long vers une candidature, cette perspective n’a pas de quoi enchanter le maire de Pessac, alors que Mohamed Jamaï était un de ses soutiens lors du premier mandat. Car, en 2026, chaque voix devrait peser lourd.
Ce n’est pas vraiment une surprise : l’annonce du maintien de la piste sécante a suscité des réactions clivées parmi les élus. Le maire de Pessac en a profité pour attaquer une nouvelle fois la présidente de Bordeaux Métropole Christine Bost, accusée de privilégier les intérêts de sa commune d’Eysines. Franck Raynal évoque une « décision politique ». Christine Bost balaye cette analyse, soulignant que le ministre des Transports Philippe Tabarot (qui émarge chez les Républicains) est loin d’aller aux mêmes congrès que les maires des communes concernés par la piste principale. « Franck Raynal se prend les pieds dans le tapis », claque Christine Bost. S’il s’agit d’un tapis d’aéroport, attention à ne pas se retrouver dans une soute à bagages !
Double casquetteL’humeur était à la fête jeudi soir au conseil communautaire du Réolais en Sud-Gironde. Applaudissements et félicitations ont suivi la diffusion de la vidéo inspirée de la série « Bref » qui retrace le combat des élus pour obtenir le classement en zone France ruralités revitalisation (exonérations fiscales à la clé). « Elle fait le buzz » (16 000 vues), s’est réjoui le président Francis Zaghet. C’était sans compter sur un élu trouble-fête. « Le film est super, mais utiliser des photos qui ne vous appartiennent pas sans demander, ça ne se fait pas. Ça s’appelle du vol. » « Tu es photographe, mais avant tout élu ! » tenta-t-on de lui opposer. Après un grand froid, l’incident fut déclaré clos à la fin du conseil quand le mail de cession de droits fut retrouvé et que l’intéressé s’excusa.
On comprend mieux la frilosité de Nathalie Delattre et de son groupe d’opposition municipale Bordeaux ensemble devant la mise en place de la tarification environnementale de stationnement dans les rues de Bordeaux, plus communément appelée stationnement au poids. En se penchant sur la déclaration de patrimoine de la ministre du Tourisme à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, on découvre ainsi que la candidate à la mairie de Bordeaux est la détentrice d’un Range Rover acheté 94 000 euros en 2021, un luxueux 4 × 4 urbain dont le poids est bien au-delà des deux tonnes et donc surtaxé pour le stationnement sur la voie publique. Heureusement, il dispose d’une vignette Crit’Air 1.
Toujours dans la déclaration de patrimoine de Nathalie Delattre, cette maison girondine de 95 mètres carrés achetée 68 500 euros en 2002 et aujourd’hui estimée 450 000 euros, soit plus de six fois sa valeur initiale : la ministre a du flair pour dénicher les bons plans en matière d’immobilier. Et le Palais Rohan, bonne ou mauvaise affaire ?
Ministres à l’appel« Nous réunissons le Conseil des ministres le 4 juillet à Libourne », s’amuse le maire Philippe Buisson. Une boutade ? Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est attendu avec celui de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation François Rebsamen pour le congrès de Villes de France, les 3 et 4 juillet. Le Premier ministre François Bayrou est annoncé le même samedi 4 juillet pour l’inauguration du nouveau siège social de Ceva Santé animale, accompagné de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. En espérant qu’il n’y ait pas d’à-coup politique d’ici là. La remise de drapeau au 4e régiment de Sécurité civile nouvellement créé à Libourne, programmée le vendredi 3 juillet, a été repoussée à au moins deux reprises. Dont une pour cause de censure…
Loïc Ballongue, le suppléant de la députée Renaissance du bassin d’Arcachon Sophie Panonacle, déroule sa candidature aux municipales de Lanton. Il était présent en 2020 sur la liste conduite par Tony Billard, que le parti macroniste avait alors soutenue et qui avait recueilli un peu plus de 23 % des voix. Tony Billard s’était désisté au second tour. Loïc Ballongue avait déjà annoncé sa candidature mais il veut accélérer et donne rendez-vous aujourd’hui pour dévoiler les grandes priorités de sa campagne. Mais les choses changent à Lanton : la divers droite Marie Larrue, élue depuis 2014, ne se représente pas. Ce qui ouvre forcément un peu plus les perspectives.
Patrick Davet, maire (et conseiller départemental) LR de La Teste-de-Buch, se représente en 2026. Et ça n’a pu échapper à personne tant il le dit et le répète. Mais un autre candidat se représente, comme en 2020. Il s’agit de Dominique Junjaud, commerçant bien connu à La Teste. Il lancera sa candidature officiellement le 17 juin en « centriste engagé au sein du mouvement Horizons », celui conduit par l’ancien premier ministre Édouard Philippe. En 2020, il avait fusionné avec la liste conduite par le macroniste Stéphane Géraut (même si le parti présidentiel ne l’avait pas investi) avant le premier tour, pendant l’hiver, pour ne pas participer à l’inflation de candidats disait-il alors. Finalement, la liste commune, dans laquelle Dominique Junjaud était à la onzième place, avait fait 2,75 % des voix. En 2026, il sera donc en tête…
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