Bar-le-Duc. Une journée sur les traces de Raymond Poincaré en Meuse

« Un député vient de naître ». Ce sont les mots qui auraient été prononcés par l’accoucheur lors de la naissance de Raymond Poincaré, le 28 août 1860, rue Nève à Bar-le-Duc. Il naît dans une famille bourgeoise. Son père est ingénieur dans les ponts et chaussées, et sa mère est la fille d’un ancien député.
Notre journée sur ses traces commence devant sa maison. Une plaque est apposée. « Il l’a bien mérité de la patrie ». Lorsqu’on passe la porte de ce qu’est aujourd’hui devenu le service urbanisme de la ville, on découvre un bâtiment changé, « mais qui respecte la distribution des murs de l’époque », explique Carole Andrieux, notre guide.
« L’escalier est d’origine, sourit-elle, ici, le salon, avec le parquet d’époque aussi », même s’il devrait « bientôt être changé ». De son enfance, on sait aussi qu’il jouait souvent avec un petit garçon de la même rue, de qui il était très proche. Raymond Poincaré est baptisé à l’église Saint-Antoine, où il fera sa communion en 1871.
Il étudie entre 1867 et 1876 – sauf en 1870, où il s’exile à Dieppe à cause de la Guerre franco prussienne – au lycée Impérial de Bar-le-Duc, construit en 1854, Gilles-de-Trèves ne pouvant plus accueillir autant d’élèves. Ce n’est qu’en 1935 que le lycée prend le nom de Poincaré. Sur les bulletins scolaires du Président, il est indiqué qu’il est « d’une grande réserve » et qu’il a « du mal à échanger ».
En 1912, pour se préparer à l’éventualité d’une nouvelle guerre, Poincaré se présente à la présidentielle, face à Gaston Pams, qu’il bat 483 voix à 196. « Honnête, pas vraiment faibli mais pas un chef de guerre ». C’est ce qu’on retiendra de lui. Raymond Poincaré n’est pas à l’aise à L’Élysée. Il s’y sent « en prison ».
Le 20 avril 1913 pourtant, une grande fête est organisée en son honneur à Bar-le-Duc. Il revient en août pour inaugurer l’hôpital, quartier Notre-Dame. Pour l’occasion, un arc de triomphe est érigé.
Notre voyage se poursuit devant l’actuelle poste. Un an après sa reconstruction en 1926, Raymond Poincaré le décrit comme un « palais somptuaire et inutile, qu’on a fait grand et laid ».
Devant la gare, une statue, à son honneur. Inaugurée en 1950 par Vincent Auriol, la statue en bronze a été réalisée par un sculpteur spécialisé dans les œuvres de grande taille.
Raymond Poincaré installe une résidence secondaire à Sampigny, qui sera détruite pendant la Première Guerre mondiale. Le village subit ça, puisqu’il n’est pas situé sur le front, mais que sa destruction est symbole fort ; Raymond Poincaré la fait reconstruire à ses frais et la donne à la ville à sa mort. Aujourd’hui, elle en est son musée. Il est finalement enterré à Nubécourt, aux côtés de son épouse.
L'Est Républicain