Bruno Retailleau annonce la dissolution de la Jeune Garde et de Lyon populaire
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Deux organisations dissoutes et un patron de Beauvau content. Dans un message posté sur X, ce jeudi 12 juin, le ministre de l’Intérieur s’est félicité «que les organisations La Jeune Garde et Lyon Populaire aient été dissoutes ce matin en conseil des Ministres». Le ministre de l’Intérieur a donc mené à son terme la procédure contradictoire qu’il avait lancée fin avril contre le collectif antifasciste et le groupe d’extrême droite.
Celui qui avait insisté sur sa volonté de «rétablir l’ordre» à son arrivée place Beauvau, avait alors également annoncé une procédure similaire contre le groupe Urgence Palestine. A l’inverse des deux autres organisations, le décret de dissolution du collectif pro palestinien n’a pas été présenté en Conseil des ministres ce jeudi. En mai, le ministre avait reproché à ces trois «groupements de fait de provoquer à des agissements violents contre les personnes, provocations bien souvent suivies d’effets».
Dans la foulée de l’annonce du président des Républicains, le député LFI du Vaucluse, Raphaël Arnault, figure de proue et porte-parole de la Jeune Garde, a déploré : «Alors que nous venons de vivre, en seulement quelques semaines, une série d’agressions, d’attaques et même d’attentats de l’extrême droite, le gouvernement Bayrou prononce la dissolution de la Jeune Garde sous demande directe du RN.» L’élu, dont l’élection avait fait polémique en raison de sa fiche S, a également annoncé sur X que son collectif se battrait «devant le conseil d’État».
Lorsque Bruno Retailleau avait annoncé son intention de dissoudre la Jeune Garde, le parlementaire d’Avignon avait assuré que l’organisation était «un outil antifasciste indispensable dans la période», l’élu de 30 ans ajoutant que «L’extrême droite l’[avait] bien compris et [tentait] de [le] détruire».
Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, a lui aussi réagi à cette annonce. Dans un message posté sur X, il juge que la dissolution de la Jeune Garde est un «signal terrible de contresens politique». Et de poursuivre : «Le ministre Retailleau s’aligne sur ses réseaux d’extrême droite qui multiplient les agressions violentes dans le pays. En laissant faire, Bayrou assume une position d’encouragement à cette mouvance.»
La Jeune Garde a été fondée en janvier 2018 dans l’espoir de «donner un nouveau souffle» au mouvement antifasciste à Lyon, et avait, depuis, développé des branches locales : à Strasbourg en 2019, à Paris en 2020 puis à Lille et Montpellier en 2021. Son style détonnait avec la tradition «antifa» consistant à militer caché. L’organisation assumait au contraire une lutte plus inclusive et une parole publique, à visage découvert, jusque sur les plateaux télé.
Mise à jour à 13 h 42, avec la réaction de Mélenchon
Libération