Ce maire de l’arrière-pays grassois ne briguera pas un sixième mandat lors des municipales l’an prochain, il explique pourquoi

C’est l’un des plus anciens maires des Alpes-Maritimes. Élu maire de Caille en 1995, Yves Funel n’a jamais cessé de se mettre en quatre pour sa commune. S’il concède que son dernier mandat n’a pas été le plus prolifique en termes de projets, en raison de soucis de santé, le maire est heureux du bon esprit qui règne au village, et notamment au conseil municipal. L’attractivité de la commune, le manque de neige, le développement du solaire ou encore l’économie du village, il réalise un tour d’horizon de cette commune d’un peu plus de 400 âmes.
Vous êtes maire depuis 30 ans. Qu’est-ce qui vous a poussé à continuer?
Lorsque l’on est maire, soit on est vite gavé par toutes les actions à mener. Soit on s’y met, et on a à cœur de continuer. C’est ce qu’il s’est passé. Au départ, je me suis présenté en 1995 parce que le précédent maire souhaitait implanter un transformateur dans la cour de l’école. Mon frère, qui habitait en face, s’est insurgé. Nous avons donc monté une liste contre le maire. Et c’était parti.
Souhaitez-vous briguer cinquième mandat?
Non, ce ne sera pas le cas. Ça fera 31 ans… C’est beaucoup. Et puis, j’ai quelques petits soucis de santé qui font que, parfois, je suis à côté de la plaque.
Ressentez-vous de la fatigue par rapport à vos quatre mandatures?
Pas spécialement. Être maire, ce n’est pas quelque chose qui nous assassine. Si on le fait, c’est avec plaisir.
Quel bilan faites-vous des 30 ans?
Nous avons réalisé des choses sympathiques. Nous voulions garder Caille attrayant pour ses commerces. Nous avons une boucherie qui est devenue une épicerie, un tailleur de pierre, un tisserand… Et puis, les gens disent que Caille est un village sympathique, qui leur plaît.
Comment se porte l’économie?
Le village fonctionne avec un budget de 729.000 euros. Ce n’est pas énorme, mais on s’en sort.
Vous avez notamment quelques locations qui rapportent…
Les gérances de la Via Souterrata, de l’accrobranche, de la cascade de tyroliennes et du snack rapportent près de 40.000 euros à l’année. Ce n’est pas négligeable!
Quid de la maison en bord de route, vide depuis des années?
Nous l’avons vendue! Le propriétaire, un Slovaque, l’a achetée pour 70.000 euros. Mais il y a pas mal de travaux à réaliser à l’intérieur. Pour le village, le montant est intéressant.
Quelle est la place de Caille dans la CAPG?
C’est un village comme un autre. Avec le même pouvoir de vote. Nous sommes satisfaits des relations avec l’agglomération. Elle nous aide, comme, par exemple, avec la garderie de l’école: nous l’assurons le matin et la CAPG l’assure le soir.
Le village est-il assez bien desservi par les transports en commun?
S’il y avait plus de facilités, peut-être, je dis bien peut-être – parce que ce n’est pas une obligation – qu’il y aurait plus d’utilisateurs. Mais nous avons la chance d’être sur la ligne directe de Saint-Auban.
Le télésiège de la Moulière est un sujet important…
Au départ, il a été construit par un privé. Puis, il est passé en régie intercommunale. Mais, le souci est qu’il nous coûtait beaucoup d’argent. Après négociations, il est entré dans la Communauté de communes des Monts d’Azur. Depuis quelques années, nous en sommes débarrassés!
Le manque de neige est-il problématique pour la commune?
Ça a des effets sur l’économie, oui. Nous avions une association, Les Ours Bruns, qui, chaque année, damnait les circuits sur la plaine et louait des skis de fond. Donc, l’hiver, il y avait toujours du monde. Petit à petit, il a moins neigé, jusqu’à ce que l’on n’en ait quasiment plus. L’association a, cette année, décidé d’arrêter son activité.
Dans 5 ans, les Jeux Olympiques d’hiver doivent se tenir dans les Alpes…
Apparemment, à Allos, il y a des endroits où l’on pourrait encore skier… Mais c’est vrai que l’on se pose des questions.
Le solaire a-t-il sa place à Caille?
Caille est une petite commune. Notre plaine est protégée. Il n’y a pas de gros espaces qui pourraient être dédiés au solaire. De toute façon, toute la plaine et le village sont inscrits aux Bâtiments de France. Mais on commence à autoriser des panneaux sur les toits des maisons des particuliers.
Souhaitez-vous en installer sur les bâtiments communaux?
On verra les résultats de ces installations dans le temps pour voir si c’est rentable.
Ses 3 prioritésMettre en place les bâtiments communaux
Certains bâtiments comme celui de la Poste ou l’auberge mériteraient d’être rénovés et loués. Cela serait bien que ce soit une priorité pour le nouveau conseil.
Garder la jeunesse au village
Nous avons pas mal de maisons qui sont fermées. Il ne s’agit pas forcément de résidences secondaires, mais les enfants des parents, qui sont soit partis soit décédés, ne sont pas venus revivre au village. C’est dommage.
Garder Caille attirant
Que l’on garde ce côté "un peu plus que les autres". Ce côté familial, copain, naturel.
Nice Matin