EN DIRECT - Budget de François Bayrou : RN comme LFI brandissent la censure

- François Bayrou a présenté mardi après-midi en conférence de presse un paquet de mesures drastiques pour réduire le déficit public et faire 43,8 milliards d’euros d’économies en 2026. L’ensemble de ces propositions doivent encore être débattues au Parlement cet automne, dans le cadre du vote sur le projet de loi de finance.
- Le Premier ministre a notamment mis sur la table la suppression de deux jours fériés (lundi de Pâques et 8 Mai), une «année blanche» sur les prestations sociales ou encore le doublement de la franchise sur le remboursement des médicaments.
- En réaction, les oppositions ont immédiatement brandi la menace d’une censure du gouvernement Bayrou, en particulier le RN, qui avait jusqu’à présent refusé de voter sa chute après avoir précipité celle de Michel Barnier.
- Vous pouvez retrouver ici l’essentiel du discours de François Bayrou mardi.
La CGT sonne le rassemblement. La CGT appelle «l’ensemble des travailleuses et travailleurs qui sont choqués par ces annonces à se syndiquer, s’organiser dans les entreprises pour qu’ensemble nous puissions nous mobiliser à la rentrée». C’est la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet, qui le déclare sur RTL au sujet des arbitrages budgétaires de François Bayrou, qui visent les salariés à de nombreux titres. «Nous débattrons dans la CGT et avec les autres organisations syndicales de la façon d’arriver à mettre en échec le gouvernement», explique Sophie Binet, en dénonçant – entre autres – la suppression de deux jours fériés, la perspective d’une loi de «simplification» de la vie des entreprises et le gel des prestations.
Cécile Duflot fustige une approche «paternaliste» et «méprisante». Au micro de France Info ce mercredi matin, l’ancienne ministre du Logement et directrice d’Oxfam France, Cécile Duflot, a vivement fustigé les orientations budgétaires présentées la veille à l’Assemblée par François Bayrou, les qualifiant d’«injustes et très culpabilisantes» pour «l’ensemble de la population». «Ce n’est pas la dépense publique qui a explosé, ce sont les recettes» qui ont baissé, a-t-elle martelé, dénonçant une approche «paternaliste» et «méprisante» de la part du Premier ministre, et rappelant que la pauvreté atteint aujourd’hui un niveau inédit depuis trente ans, un constat appuyé par les données recueillies par son ONG depuis 2017. «Le gel des prestations sociales prévu dans le budget risque d’augmenter» encore la précarité, alerte-t-elle, regrettant par ailleurs le rejet par le Sénat de la taxe Zucman sur le patrimoine des ultrariches.
La ministre du Travail annonce une «contribution» des entreprises. On y voit plus clair sur la manière dont le gouvernement compte faire rentrer 4,2 milliards d’euros de recettes en supprimant deux jours fériés. Cette mesure, si elle est mise en œuvre, se traduira par «une contribution» des entreprises, annonce la ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, dans la matinale de TF1. Les modalités «seront calées dans les prochaines semaines», précise Matignon. Pour l’heure, la journée de solidarité instituée en 2004 se traduit par une contribution des entreprises équivalente à 0,3 % de leur masse salariale, qui abonde directement la branche autonomie. Cela représentait, en 2024, près de 2,4 milliards d’euros. Une partie du patronat, notamment dans les très petites et petites entreprises, pourrait accueillir défavorablement la perspective de voir gonfler ce prélèvement.
Libération