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Enseignante suspendue suite à une minute de silence pour les enfants morts à Gaza : les professeurs se mobilisent devant le ministère de l’Éducation nationale

Enseignante suspendue suite à une minute de silence pour les enfants morts à Gaza : les professeurs se mobilisent devant le ministère de l’Éducation nationale

À l’appel des principaux syndicats du secteur (CGT, Sud, SNES-FSU), environ 200 personnes se sont rassemblées aux abords du Ministère de l’Éducation nationale, à Paris, ce mardi 17 juin, pour dénoncer la faiblesse de la diplomatie française face au génocide à Gaza.

« Ces dévastations meurtrières touchent tout particulièrement des enfants assassinés en masse (…). On comprendra que cela nous concerne spécialement en tant qu’enseignants », explique le tract signé par les branches parisiennes de la CGT Educ’action, Sud-Education et de la FSU-SNES. Le dernier rapport d’Unicef estime à près de 16 000 le nombre d’enfants tués et évalue à 95 % la part des écoles endommagées, depuis le début de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza.

Dans ce contexte, une minute de silence avait été accordée aux élèves par une professeure du lycée Janot-Curie à Sens, dans l’Yonne. Le rectorat de l’académie de Dijon l’a suspendue fin mars, pour « manquement à l’obligation du respect de neutralité ».

Au-delà de ce cas, plusieurs rectorats ont envoyé des lettres aux établissements, pour rappeler leur devoir de réserve aux équipes pédagogiques qui se mobilisent pour la Palestine. C’est le cas au collège Flora Tristan, dans le 20e arrondissement de Paris, qui a reçu un courrier le 12 juin, après qu’une quinzaine de personnes se soient réunies devant l’établissement avec des pancartes en soutien au peuple palestinien.

D’un côté, le ministère rappelle le devoir de neutralité des professeurs. De l’autre, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne, estimait le 13 février au Sénat, que les enseignants ont « la liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien et notamment des otages français et des victimes du 7 octobre, pour leur rendre hommage ». Une dualité qui interroge le personnel de l’Éducation, selon la CGT. « L’État est un peu figé, ça redescend sur le ministère, qui se crispe. Du coup, les rectorats en dessous sont tétanisés. »

Pourtant, il s’agit juste « d’empathie, rien de politique », estime de son côté, la CGT Educ’action de Paris. Ces « actions symboliques » sont destinées à exprimer le fait qu’« en tant qu’enseignants, nous sommes extrêmement touchés par le génocide en cours », conclut Arnaud Cora co-secrétaire du syndicat, et professeur de mathématiques à Paris.

Au moment des oraux de brevets cette année, « beaucoup d’élèves ont choisi de passer sur les génocides. Dans leurs exposés, ils donnaient les exemples du Rwanda mais surtout de Gaza. C’est un sujet qu’ils comprennent », raconte Léo Matias, professeur de SVT au collège Guillaume Budé. Il dénonce une « atmosphère de répression » dans l’Éducation et plaide pour donner aux élèves toutes les clés pour comprendre la situation au Proche-Orient.

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L'Humanité

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