Erdogan affirme ne pas vouloir être candidat à sa réélection en 2028

Les déclarations du président turc, qui pousse en parallèle pour l’adoption d’une nouvelle Constitution qui lui permettrait de briguer un quatrième mandat dans trois ans, n’ont pas convaincu l’opposition, qui réclame des élections anticipées.
“Je ne me préoccupe pas d’être à nouveau candidat”, a déclaré le président islamo-nationaliste turc Recep Tayyip Erdogan, jeudi 22 mai, aux journalistes de la presse progouvernementale dans l’avion qui le ramenait de Hongrie, où il avait participé au sommet de l’Organisation des États turciques, rapporte le quotidien Birgün.
“La nouvelle Constitution, nous la voulons pour notre pays et non pas pour nous-même”, a ajouté le chef de l’État, que l’opposition soupçonne de vouloir faire adopter une nouvelle Constitution afin de pouvoir être éligible à un nouveau mandat présidentiel en 2028.
“Tu nous présentes ça comme un cadeau que tu nous fais, mais de toute façon, d’après la Constitution, tu ne peux plus être candidat”, lui a rétorqué Ali Mahir Basarir le chef du groupe du premier parti d’opposition à l’Assemblée, le Parti républicain du peuple (CHP), rapporte le média en ligne Diken.
Jusqu’à présent, le leader turc mène des tractations avec le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM, prokurde) pour rallier le nombre de députés nécessaire à une révision de la Constitution. Mais il a également, le 22 mai, tendu la main à l’opposition du CHP. “Pas besoin d’être oracle pour deviner que les conditions du CHP seraient la libération des opposants emprisonnés et la tenue d’élections anticipées”, souligne le journaliste Murat Yetkin sur son blog.
Mais le président turc a fermé la porte à cette dernière hypothèse, réclamée par l’opposition. “Nous n’allons pas jeter la Turquie dans une crise politique alors qu’elle traverse le moment le plus stable et le plus fort de son histoire”, a balayé le “reis”, rapporte le quotidien Hürriyet.
Courrier International