INFOGRAPHIE. De 32 milliards en 2017 à plus de 67 prévus en 2030... Comment le budget de la défense française a évolué ces dernières années

Face à un monde de plus en plus déstabilisé, Emmanuel Macron, qui s'exprime dimanche soir, cherche à augmenter les ressources des armées au-delà de ce que prévoit déjà la loi de programmation militaire votée en 2023.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
Une hausse exceptionnelle. Emmanuel Macron doit s'exprimer, dimanche 13 juillet, sur les "efforts de défense" à consentir face à l'aggravation des menaces et un ordre mondial confronté à de nombreux défis. Lors de sa traditionnelle allocution aux armées à la veille de la fête nationale dans les jardins du ministère des Armées, à l'Hôtel de Brienne, le chef de l'Etat fera des "annonces majeures", selon l'Elysée.
Pour préparer les esprits, le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a brossé vendredi un sombre tableau des menaces lors d'une rare conférence de presse. Au cœur de ces déclarations, le budget consacré à la défense, qui a déjà fortement augmenté depuis 2017, passant de 32,2 à 50,5 milliards d'euros en 2025. "Très clairement, nous devons aujourd'hui réviser notre programmation et notre stratégie, la réviser à la lumière de changement de la nature du risque", a admis jeudi Emmanuel Macron lors de sa visite d'Etat au Royaume-Uni.
En l'état, la loi de programmation militaire française, votée en 2023 pour la période 2024-2030, prévoit 413 milliards d'euros pour les armées, avec des augmentations budgétaires annuelles d'un peu plus de 3 milliards d'euros, pour atteindre 67,4 milliards en 2030.
Mais le gouvernement cherche à augmenter encore ce montant, en pleine période de disette budgétaire. "Le contexte (...) a évolué rapidement", a justifié le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, auprès de La Tribune dimanche. "Le Moyen-Orient s'est rappelé à nous. La menace russe a également nourri d'autres affrontements régionaux ou locaux, comme entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", explique le ministre, qui ajoute un besoin de répondre aux "ruptures technologiques", notamment sur l'espace et l'intelligence artificielle.
La France doit aussi répondre aux nouveaux objectifs fixés, sous la pression de Donald Trump, par les pays membres de l'Otan en juin et qui prévoient de consacrer 3,5% de leur PIB pour les seules dépenses militaires d'ici 2035 (5% au global pour leurs dépenses de sécurité). Après un pic à plus de 7,5% dans les années 1950, les dépenses en matière de défense n'ont eu de cesse de baisser au cours du XXe siècle, avant d'atteindre leur niveau le plus bas, 1,87% du PIB en 2012, selon les chiffres de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Ce chiffre a légèrement augmenté depuis cette date, atteignant 2,05% en 2024.
Comme la France, les autres pays européens cherchent à augmenter leurs dépenses militaires. Londres compte porter son budget de défense à 2,5% d'ici 2027, puis à 3% après 2029. L'Allemagne compte de son côté atteindre un budget de défense de 162 milliards d'euros en 2029, soit 3,5% de son PIB, et la Pologne y consacre déjà 4,7% de sa richesse nationale.
Francetvinfo