Israël-Iran: entre volontarisme et effacement par Donald Trump, quelle place pour Emmanuel Macron dans le conflit?

La France, condamnée à être témoin? Depuis le début du conflit entre l'Iran et Israël, Emmanuel Macron peine à trouver sa place sur la scène internationale. Coincé entre Donald Trump et les puissances du Moyen-Orient, le chef de l'État tout comme l'Union européenne apparaissent sans grande influence.
Une image résume à elle seule la situation: ce mercredi 25 juin, Donald Trump et le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte ont tenu une conférence de presse, sans aucun représentant du vieux continent à leurs côtés.
"On enchaîne des déclarations qui ne sont suivies d'aucun effet. On a l'impression que plus personne ne prend au sérieux la diplomatie française et encore moins européenne", regrette l'historien spécialiste en géostratégie, François Géré auprès de BFMTV.
"Tout se passe comme si nous n'avions plus aucun instrument d'influence", regrette encore ce directeur de recherche à l'université Paris-3.
Difficile de le contredire: les premières frappes israéliennes qui ont touché le régime des Mollah le 13 juin dernier ont commencé alors même que l'Union européenne tentait de trouver un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien.
En réalité, ce sont les État-Unis qui négocient depuis des mois avec le régime des Mollahs pour éviter que le pays ne se dote d'armes nucléaires qui pourraient directement viser Israël.
Ces derniers jours, c'est également Washington qui est parvenu à conclure un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran après avoir fini par opter pour des frappes sur Téléhran.
"C'est par la force que Donald Trump avance sur ce dossier. La diplomatie et le respect du droit international incarnés notamment par la France apparaissent comme démonétisés", observe de son côté la députée socialiste et présidente du groupe d'amitié France-Iran.
"Si on peut considérer qu'il y a une légitimité à neutraliser des structures nucléaires en Iran compte-tenu des objectifs qui sont les nôtres, il n'y a pas de cadre de légalité, non", a d'ailleurs reconnu lui-même le chef de l'État mardi lors d'une conférence de presse en Norvège.
Mais Emmanuel Macron croit toujours possible de sortir de la crise "par la voie diplomatique et technique". Et tant pis si ce sont bien les opérations aériennes menées par Donald Trump qui ont permis de retarder de plusieurs "décennies" le programme militaire nucléaire iranien, comme l'a avancé le milliardaire américain ce mercredi.
"Le problème, c'est qu'aujourd'hui, le coup de force est plus efficace que des négociations qu'on mène depuis près de 20 ans avec l'Iran. Comment, nous, on montre que la diplomatie est encore efficace? Je ne sais pas", reconnaît un ancien haut fonctionnaire du quai d'Orsay.
La situation s'avère d'autant plus compliquée que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué ce mardi une "victoire historique" en affirmant que les frappes aériennes américaines avaient "anéanti le projet nucléaire iranien".
Selon un rapport préliminaire confidentiel du renseignement américain, dont le contenu a été décrit par des sources proches du dossier à des médias comme le New York Times, les bombardements américains n'auraient cependant pas éliminé complètement les stocks d'uranium enrichi iraniens qui permettent à terme de créer des bombes nucléaires.
Les frappes auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains, retardant le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, selon ces informations.
BFM TV