Kilmar Abrego García, expulsé à tort au Salvador, dit avoir été battu et “torturé psychologiquement”
Ce Salvadorien résidant légalement aux États-Unis se voit aujourd’hui inculpé pour trafic d’êtres humains, après avoir été expulsé par erreur. Kilmar Abrego García décrit dans des documents judiciaires ses conditions de détention dans la sinistre prison du Salvador où il avait été envoyé.
“Kilmar Abrego García a subi de ‘féroces passages à tabac’ et de la ‘torture psychologique’ dans une prison de haute sécurité du Salvador à la sinistre réputation, après avoir été expulsé par le gouvernement Trump, selon des documents déposés auprès d’un tribunal”, rapporte USA Today.
Ce Salvadorien de 30 ans, résidant dans le Maryland et marié à une Américaine, a été expulsé par erreur le 15 mars dernier, accusé d’appartenir à un gang, avant d’être finalement renvoyé aux États-Unis, où il s’est vu inculper de trafic de migrants. Il plaide non coupable.
Le cas de Kilmar Abrego García, qui bénéficiait d’une ordonnance de protection interdisant son expulsion des États-Unis, avait fini par devenir un symbole des errements de la politique migratoire de Donald Trump et était remonté jusqu’à la Cour suprême, qui avait statué en sa faveur.
Les documents déposés mercredi 2 juillet par ses avocats constituent “un rare témoignage de la prison tristement célèbre du Salvador où le gouvernement Trump a expulsé 261 migrants vénézuéliens et salvadoriens en mars”, note The Washington Post. Des migrants qui, selon ces documents, ont été roués de coups et “forcés de rester agenouillés durant neuf heures consécutives à leur arrivée”.
“Le monde a vu une partie de cette arrivée dans une vidéo au montage très sélectif postée sur les réseaux sociaux par le président salvadorien, Nayib Bukele”, mais c’est la première fois que la version de Kilmar Abrego García est rendue publique, souligne le journal.
“Kilmar Abrego García a reçu des coups de pied dans les jambes et a été frappé avec des matraques en bois […] selon les documents judiciaires. Il aurait été détenu dans une cellule surpeuplée sans fenêtre, vivement éclairée à toute heure, tandis que les gardiens, ayant conclu qu’il n’était pas un membre de gang aguerri, menaçaient de le placer avec de vrais membres de gangs qui le ‘mettraient en pièces’.”
Privation de sommeil, alimentation si mauvaise qu’il aurait perdu 14 kilos en deux semaines, manque d’accès aux sanitaires : tout cela fait aussi partie des conditions dénoncées par Kilmar Abrego García, actuellement détenu dans une prison du Tennessee, rapporte le Washington Post.
Courrier International