La gauche unitaire fait "le serment" d'une candidature commune pour la présidentielle de 2027

"Moment historique", "grand jour", "tournant"... Un an après le Nouveau Front populaire (NFP), la gauche unitaire, rassemblant notamment socialistes et Ecologistes, a fait "le serment" mercredi à Bagneux (Haut-de-Seine) d'avoir un "candidat commun" pour 2027, mais sans rassembler à ce stade le PCF, La France insoumise ou Raphaël Glucksmann.
Le Parti socialiste, les Ecologistes, Générations, Debout (le parti de François Ruffin) et l'Après, le parti des ex-LFI, s'étaient réunis à l'invitation de l'ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, Lucie Castets.
"Nous avons acté que nous aurons une candidature commune en 2027", a expliqué Lucie Castets lors d'une conférence de presse à l'issue d'un journée de discussions. Les "modalités de désignation du candidat" seront décidées fin 2025, et le choix du candidat "entre mai et octobre 2026", a-t-elle précisé.
"Ce que vous avez en face de vous c'est une équipe qui annonce qu'elle va se préparer pendant deux ans" et "sera prête à gouverner", a affirmé celle qui se veut toujours le trait d'union entre les différents partis de gauche, mais n'est "pas candidate à ce stade".
Mais alors que le Nouveau Front populaire avait réussi à rassembler la quasi totalité de la gauche après la dissolution de 2024, il manquait mercredi plusieurs formations politiques.
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, déjà lancé dans sa quatrième campagne pour la présidentielle, a décliné l'invitation, refusant toute idée d'une primaire, tout comme le patron de Place Publique Raphaël Glucksmann, qui a présenté récemment son projet pour la France.
Les deux hommes, qui représentent deux gauches antagonistes, l'une radicale, l'autre sociale-démocrate, ont la même stratégie: réussir à s'imposer dans les sondages pour incarner le vote utile.
Le chef des communistes Fabien Roussel était également absent, appelant d'abord la gauche à s'unir aux municipales. Autour de Lucie Castets, tous les "unitaires" ont évoqué "un moment historique", ou un "tournant", relevant que le danger de l'extrême droite étaient toujours présent.
"Nous avons fait un serment du jeu de Paume un peu particulier", celui "de ne pas laisser le monopole de l'alternative à l'extrême droite" a déclaré Olivier Faure. "En créant ce Front populaire 2027, on rallume la lumière au fond du tunnel", a insisté la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.
Les participants ont aussi annoncé qu'ils élaboreraient un programme commun, et lanceraient pour cela six conventions thématiques en France, ouvertes à la population, aux experts, à la société civile.
Il s'appuieront "sur le programme du NFP", mais aussi leurs programmes respectifs, les propositions de loi de leurs groupes parlementaires, les réalisations de leurs élus locaux, les propositions de la société civile, les luttes sociales et écologiques, ou même les cahiers de doléances élaborés après le mouvement des Gilets jaunes, ont-il précisé dans un communiqué. C'est "une plateforme commune qui nous liera", a précisé Olivier Faure, assurant que les sujets de désaccord ne seraient "pas évités" et qu'il y aurait "des compromis".
S'ils ont jusqu'à la fin de l'année pour trouver le mode de désignation du candidat commun, Marine Tondelier a pour sa part clairement évoqué "une primaire", avant de préciser qu'il n'y avait "pas vraiment d'autres modes de désignation possible". Certains chefs de parti, comme Olivier Faure, dont le parti est divisé sur le principe d'une candidature commune, devront faire valider ce choix par les militants.
"Nous avons acté que nous aurons un programme commun et un candidat commun, ce n'est pas rien", a insisté le député François Ruffin, qui est déjà candidat à cette primaire. Pour sa collègue Clémentine Autain, également sur les rangs, "on pose un acte" destiné à "déjouer le scenario des deux gauches" irréconciliables.
Tout comme Lucie Castets, elle a assuré que la porte restait "ouverte" aux absents, -dont La France insoumise avec qui elle a pourtant rompu-, qui porteront selon elle "la responsabilité" d'un échec face à l'extrême droite.
Olivier Faure, dont le parti a plusieurs fois affirmé qu'il ne ferait pas d'alliance avec LFI à la présidentielle, s'est montré plus prudent. Il a déclaré lui qu'il n'avait "aucun problème" à accueillir d'autres partenaires, mais "pas à n'importe quelle condition, ni derrière n'importe qui, ni derrière n'importe quel programme".
RMC