La statue de cire d’Emmanuel Macron volée au musée Grévin : "Il y aura peut-être des poursuites judiciaires" mais "ça nous paraissait nécessaire de prendre ce risque", explique Greenpeace France

Le directeur général de Greenpeace France indique qu'il fallait "quelque chose de spectaculaire" pour ramener dans le débat public "cette question de la position de la France par rapport à la Russie et à l’Ukraine".
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
"La statue sera rendue. C’est un emprunt. On n’a pas vocation à la garder, c’était pour marquer le coup et ramener la discussion dans le débat public", explique Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, à l’origine du vol de la statue de cire d’Emmanuel Macron au musée Grévin à Paris lundi.
"Le jeu en valait la chandelle parce que les enjeux sont essentiels pour l’avenir écologique de la France et de l’Europe donc il y aura peut-être des poursuites judiciaires, c’est très vraisemblable mais on a pour habitude d’assumer ça, d’aller se défendre dans les tribunaux pour expliquer nos actions et pourquoi ça nous paraissait nécessaire de prendre ce risque et de se mettre en porte-à-faux avec la loi par rapport à l’importance des enjeux qu’on dénonce", poursuit Jean-François Julliard.
"Il fallait quelque chose de spectaculaire pour ramener dans le débat public cette question de la position de la France par rapport à la Russie et à l’Ukraine", explique Jean-François Julliard. "Le fait d’emmener symboliquement la statue d’Emmanuel Macron devant l’ambassade de Russie avait vocation à dénoncer ce que, selon nous, est un double discours d’Emmanuel Macron par rapport à la situation en Ukraine", poursuit-il. "D’un côté, Emmanuel Macron s’affiche dans les médias en grand soutien de l’Ukraine, et puis il y a la réalité des échanges économiques entre la France et la Russie qui sont une aberration pour la paix et un revers sur les questions de transition écologique", justifie Jean-François Julliard.
"Ces échanges commerciaux se font dans des secteurs qui sont problématiques pour la transition énergétique, assure le DG de Greenpeace France. C’est l’importation de gaz naturel liquéfié. En 2024, la France est le premier importateur européen de GNL en provenance de la Russie. C’est donc incohérent avec la position de la France soutenant l’Ukraine et c’est une aberration écologique. Pareil sur les engrais chimiques dont les volumes d’importation ont augmenté de 86% entre 2021 et 2023, et pareil sur la question de l’uranium où toute l’industrie nucléaire française est pieds et poings liés avec Rosatom qui est l’acteur nucléaire russe".
Francetvinfo