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Le RN fait appel à une entreprise spécialisée pour fouiller les profils numériques de ses futurs candidats aux législatives et éviter les "brebis galeuses"

Le RN fait appel à une entreprise spécialisée pour fouiller les profils numériques de ses futurs candidats aux législatives et éviter les "brebis galeuses"

Anticipant une éventuelle future dissolution de l'Assemblée, le Rassemblement national fait le tri parmi ses prétendants aux législatives.

Temps de lecture : 2min
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella (à gauche) et la présidente du groupe RN à l'Assemblée Marine Le Pen, à l'hôtel Matignon à Paris, le 16 décembre 2024. Phot d'illustration. (LOU BENOIST / AFP)

Le Rassemblement national (RN) s'est offert récemment les services d'une entreprise spécialisée dans la réputation numérique pour analyser les profils de ses futurs candidats aux élections législatives, a appris vendredi 4 juillet franceinfo de sources concordantes.

À partir du 8 juillet, Emmanuel Macron pourra à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale, s'il le souhaite. Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui se prépare particulièrement pour cette hypothèse, veut éviter à tout prix les "brebis galeuses", expression employée par Jordan Bardella lui-même pour qualifier d'ex-candidats pris la main dans le sac l'été dernier après des propos racistes, antisémites ou homophobes, souvent sur les réseaux sociaux.

Le RN travaille désormais avec cette entreprise pour pratiquer ce qu'on appelle du "renseignement de source ouverte", un ensemble de techniques utilisées notamment par les cabinets de recrutement pour aller fouiller dans le passé numérique d'une cible précise. Le RN souhaite ainsi aller chercher la photo, la vidéo, le post compromettant qui pourraient être exhumés du web.

Chaque candidat que le parti veut investir est passé au crible, avec plusieurs filtres : les propos racistes, homophobes ou antisémites, mais aussi les commentaires sur le conflit israélo-palestinien ou encore la Russie et Vladimir Poutine. Jusqu'à présent, environ 300 dossiers ont été scrutés, et selon un cadre bien informé du parti, seuls "quelques cas problématiques" sont ressortis du lot.

Selon les informations de franceinfo, s'offrir les services d'une telle entreprise spécialisée coûte très cher au Rassemblement national. "On met le paquet", assume un conseiller de Jordan Bardella. Le prix à payer est de quelques centaines d'euros pour analyser le passé numérique d'un seul candidat. Au total, 577 doivent être investis.

Les députés sortants seront soumis aux mêmes règles que les nouvelles recrues en cas de nouvelle dissolution, confie un habitué des réunions stratégiques au RN, qui dit en "avoir assez" de voir tout le travail effectué en interne pour toiletter le parti "voler en éclat à chaque nouvelle affaire dévoilée par la presse". Pour être sûr que rien n'échappe au RN, les profils numériques de tous les candidats seront régulièrement passés à la loupe jusqu'aux prochaines législatives, quelle qu'en soit la date.

Si tout cela ne suffit pas, un proche de Jordan Bardella rappelle que le parti organise également des entretiens pour chaque prétendant "avec des questions pièges". "Mais le risque zéro n'existe pas", conclut un porte-parole. "On a affaire à des êtres humains !"

Francetvinfo

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