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Metz. Police municipale : les résultats d'une concertation suggèrent un « malaise » dans les rangs

Metz. Police municipale : les résultats d'une concertation suggèrent un « malaise » dans les rangs

Le syndicat CGT de la ville de Metz vient de livrer les résultats d’une concertation, réalisée en mars dernier, à laquelle ont pris part 62 des 125 agents de la police municipale. L’inquiétude et le doute semblent avoir gagné les rangs.
62 agents de la police municipale ont pris part à la concertation organisée du 23 au 25 mars. Photo Gilles Wirtz

62 agents de la police municipale ont pris part à la concertation organisée du 23 au 25 mars. Photo Gilles Wirtz

« Ce n’est pas habituel qu’un policier municipal vienne frapper à la porte de la CGT… » Secrétaire générale du syndicat à la ville de Metz, Valérie Périoli reconnaît l’incongruité de la situation. Ni « naturelle », ni « anodine », elle constitue à ses yeux « une vraie alerte ». Les résultats de la concertation, organisée du 23 au 25 mars et à laquelle ont pris part 62 agents, révèlent selon elle un véritable « malaise » parmi leurs rangs.

Décembre dernier, la CGT met en place des séances mensuelles d’heures d’information syndicale à l’intention des agents de la police municipale. Les langues se délient et, très vite, ils sont une quarantaine à venir partager leurs préoccupations. Leurs inquiétudes. « À aucun moment, ils n’ont parlé de salaire ou de prime, fait remarquer Valérie Périoli. En revanche, ils sont montés au créneau pour défendre le sens de leurs missions, celui d’un métier de proximité, mais aussi de ce besoin de pouvoir concilier vie professionnelle et personnelle. »

Pour la représentante de la CGT, la participation d’un « peu plus de la moitié des agents de la police municipale est un franc succès ». Le tableau dressé n’est pas manichéen. Pour preuve, 70 % d’entre eux sont satisfaits des moyens matériels dont ils disposent. Si une majorité (62,1 %) estime que leurs missions correspondent à leurs compétences et qualifications, ils sont encore plus nombreux (79,7 %) à ne pas toujours trouver de sens à celles-ci. « Parfois, confie Valérie Périoli , ils ont le sentiment de faire juste de la présence… » Aussi, 64,4 % de l’ensemble des agents trouvent les horaires de travail actuels adaptés à leurs contraintes personnelles et professionnelles.

Mais voilà, ils sont tout autant (68 %) à s’inquiéter du changement de rythme de travail mis en place à partir du 1er mai. Nombreux (72 %) doutent de son efficacité. « Les gars vont devoir travailler 12 dimanches par an, en complément de ceux pour lesquels ils sont déjà mobilisés au titre de la nécessité de service comme la fête de la Mirabelle, le marché de Noël… »

Le 17 avril dernier, au nom de la CGT, Valérie Périoli adresse une lettre ouverte, accompagnée des résultats de la concertation, à François Grosdidier. Si elle juge « déplorable » les tentatives de « sabordage » dont aurait été victime son syndicat, elle invite l’édile à organiser une « table ronde paritaire » afin d’engager le « dialogue ». Jusqu’à ce jeudi 22 mai, la missive de Valérie Périoli était restée sans réponse. « On nous proposait une réunion, mais sans la présence de monsieur le maire, précise la syndicaliste. Il vient, entouré de qui il veut, mais nous voulons parler à François Grosdidier ! » Mais, quelques heures après l’envoi d’un communiqué de presse à l’ensemble des médias, l’élu faisait savoir qu’il était disposé à la rencontrer lundi 30 juin ou « si urgence », ce samedi 24 mai. « Ce sera lundi 30 juin. »

François Grosdidier dit se méfier de ce genre d’enquête… Photo Hugo Azmani

François Grosdidier : « Je suis dubitatif quant à ce genre d’enquête »

Quelle analyse faites-vous de cette concertation organisée par la CGT de la ville de Metz ?

François Grosdidier, maire de Metz : « Je suis dubitatif quant à ce genre d’enquête, réalisée dans des conditions discutables et dirigée par un syndicat politisé. La CGT s’est toujours opposée au développement des polices municipales, tout comme l’opposition dont elle est proche. Les premières véritables démarches syndicales sont intervenues fin 2024, lorsque l’organigramme de la collectivité avait alors été modifié plaçant le service de la police municipale en lien direct avec le maire. »

Que vous inspire l’insatisfaction de 68 % des agents interrogés quant à leur rythme de travail ?

« Ce n’est pas 68 % des agents interrogés (PM et ASVP) mais 35,6 % des agents interrogés par cette enquête, soit 21 agents sur un effectif actuel de 125 agents (PM + ASVP). De plus, ce n’est pas ce qu’ils expriment quand nous nous parlons en réunion avec tous, ou dans des échanges informels avec les équipes de jour ou de nuit et sans leur hiérarchie. Depuis novembre 2024, il existe un roulement. Jusqu’alors, certains agents étaient en service un dimanche sur six et d’autres agents un dimanche sur trois. Depuis le 1er mai 2025, tous les agents font un dimanche sur 4. C’est cela l’équité. »

79,7 % des agents interrogés ne trouvent pas toujours du sens à leurs missions. Votre réaction ?

« À nouveau, il s’agit de 79,7 % des personnes ayant répondu à l’enquête. De plus si on se réfère toujours aux documents de la CGT, l’addition des pourcentages pour cette question donne un résultat de 105,7 %. Où se trouvent les 100 % ? [contactée, la CGT précise avoir laissé la possibilité aux personnes interrogées de cocher les deux options (oui et non) pour cette question, NDLR]. À Metz, quand un policier municipal est recruté, il connaît son rythme de travail, l’exigence du poste, les conditions et les moyens mis à disposition. »

Le Républicain Lorrain

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