Pierre-Édouard Stérin dans le viseur de la justice pour financement illégal de candidats RN depuis 2020

Révélée par le Monde, l’information renvoie à la préhistoire encore méconnue du plan Périclès mis en place par le milliardaire catho identitaire Pierre-Édouard Stérin. Avant même de mettre sur la table 150 millions d’euros sur les dix prochaines années pour faire gagner les droites extrêmes en France et de nouer concrètement un accord pour permettre à l’extrême de remporter « absolument » plus de 300 villes en 2026, son architecte et financier est soupçonné d’avoir contribué directement à plusieurs campagnes de candidats RN lors de sept élections majeures.

En 2020 et 2021, étaient concernées, au moins, les municipales à Marseille, Nice et Lyon, puis les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Normandie et Centre-Val de Loire.

Visé par une enquête préliminaire pour financement politique illégal, Stérin a, selon nos confrères, été entendu le 11 juin 2024 sous le statut de suspect libre, en présence de son avocat et sans les inconvénients d’une garde à vue. Au Monde, l’exilé fiscal en Belgique, qui a, en mai dernier, refusé de se présenter lors des convocations devant la commission d’enquête parlementaire sur l’organisation des élections, affirme avoir « pu à cette occasion apporter les réponses aux questions » qui lui étaient posées.

En cause dans cette affaire, un système de prêts en cascade, aboutissant à des « faux-nez » du milliardaire, qui aurait bénéficié, au premier chef, à des figures comme Stéphane Ravier, tête de liste RN à Marseille, Philippe Vardon à Nice, Agnès Marion dans le Rhône et Thierry Mariani en Paca.

Selon le quotidien, l’enquête n’a pas démontré de stratégie pilotée par le RN, mais « plutôt une coordination au niveau de Pierre-Édouard Stérin et de son réseau en direction de candidats amis ». Toujours d’après le Monde, la justice s’interrogerait en particulier sur le rôle central d’un dirigeant de l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep), l’école fondée par Marion Maréchal.