Politique. Budget 2026 : le gouvernement table sur une hausse des dépenses publiques de 29 milliards d'euros

Une augmentation qui n'en est pas vraiment une : les dépenses publiques s'élèveront à 1 722 milliards d'euros en 2026, soit 29 milliards d'euros de plus qu'en 2025, d'après une estimation du gouvernement. Mais, ce niveau correspond à « un effort de modération de la dépense de l'ordre de 30 milliards d'euros », car les dépenses publiques « progressent naturellement en raison, notamment, de la dynamique des dépenses de santé ou de l'augmentation de la charge de la dette ».
Les dépenses publiques (qui rassemblent les dépenses de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales) se seraient établies à environ 1 752 milliards d'euros « sans effort de notre part et en intégrant le nouvel effort de défense » annoncé par Emmanuel Macron dimanche, précise le document gouvernemental, intitulé « Plafonds de dépenses du projet de loi de finances pour 2026 ».
La défense, la mieux lotieCe document, qui prévoit l'enveloppe budgétaire qui sera attribuée à chaque « mission » de l'Étatl'an prochain, envisage notamment une hausse des dépenses par rapport à 2025 de 6,7 milliards d'euros pour la mission défense, de 400 millions pour les « sécurités » et de 200 millions pour la justice et l'enseignement scolaire. En revanche, il table sur une baisse de 1,7 milliard d'euros pour la mission « solidarité, insertion et égalité des chances » et de 1,3 milliard d'euros pour la mission « travail, emploi et administration des ministères sociaux ».
Le gouvernement envisage également 900 millions d'euros de baisse pour la mission « cohésion des territoires », de 700 millions pour l'« aide publique au développement » et de 200 millions pour « agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ». La mission « écologie, développement et mobilité durables », dont le périmètre évoluera en 2026, sera revalorisée de 600 millions d'euros. Pour les autres missions, les enveloppes prévues sont proches de la stabilité.
« Ralentissement de nos dépenses »Le gouvernement entend également faire participer les collectivités territoriales « à l'effort de redressement des comptes publics à hauteur de 5,3 milliards d'euros. » « Ce budget (...) est, au fond, un budget de ralentissement de nos dépenses », a réagi mercredi la ministre des comptes publics Amélie de Montchalin sur France 2. « Les dépenses publiques (...) auraient dû augmenter de 60 milliards ce qu'on propose aux Français, c'est qu'elles n'augmentent que de 30 milliards, » a-t-elle expliqué.
Le Premier ministre François Bayrou, aux côtés de plusieurs ministres, a présenté mardi un plan « d'économies » pour 2026 de 43,8 milliards, montant qui intègre des baisses de dépenses mais aussi des prévisions de hausses de recettes, notamment en gelant le barème de l'impôt sur le revenu ou via une « contribution des plus fortunés ».
Le Bien Public