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Pour éviter un fiasco comme à Menton, ces deux plages privées seront détruites et remplacées par des restaurants démontables à Roquebrune-Cap-Martin

Pour éviter un fiasco comme à Menton, ces deux plages privées seront détruites et remplacées par des restaurants démontables à Roquebrune-Cap-Martin

Comme un air de déjà-vu sur le littoral de l’Est des Alpes-Maritimes. Après Menton et les Sablettes, c’est au tour de Roquebrune-Cap-Martin de se confronter à l’évolution réglementaire des plages. Même décor azuréen, mêmes exigences de démontabilité et d’autres restaurants en sursis… Mais cette fois, la mairie entend bien écrire un scénario sans rebondissements judiciaires ni saison estivale amputée.

À partir de 2026, les plages artificielles devront se plier à un nouveau cadre réglementaire. Et Roquebrune-Cap-Martin anticipe ce tournant puisque le conseil municipal a voté ce mardi l’autorisation de déposer un permis de démolir pour remettre en état le littoral de la baie de Carnolès.

Une décision qui s’inscrit dans la suite logique de la délibération adoptée à l’unanimité en mars dernier: la commune a fait valoir son droit de priorité pour obtenir une concession de dix ans à compter du 1er janvier 2026. Un nouveau bail s’accompagne d’exigences strictes imposées par le décret du 26 mai 2006. Désormais, seules les installations démontables ou transportables - hors sanitaires et postes de secours - sont autorisées sur le domaine public maritime. L’objectif: restaurer la naturalité du littoral, tout en conciliant activités balnéaires et protection de l’environnement.

Le Fanal et le Cocody Sun concernés

Conséquence directe: les ouvrages en dur actuellement présents sur le domaine public devront être supprimés. Sont notamment visés les éléments en béton et plateformes qui empiètent sur la Promenade du Cap-Martin, où se trouvent les établissements "Le Fanal" et "Le Cocody Sun". Leur démolition est donc programmée, dans le cadre d’une remise en état du site avant la prochaine saison estivale. Mais la municipalité ne compte pas abandonner toute activité économique sur ce secteur du littoral.

La mairie prévoit en effet l’implantation de deux nouveaux établissements de restauration, en lieu et place des anciens. Ces structures, démontables et conformes au décret de 2006. Leur ouverture est envisagée pour l’été 2026, après une procédure de mise en concurrence, comme l’exige le cadre des autorisations d’occupation temporaire. Avec cette opération, la Ville entend conjuguer attractivité touristique et respect de l’environnement littoral. Et surtout, elle entend éviter les errements observés dans la commune voisine de Menton, où la gestion des nouvelles concessions aux Sablettes a tourné au fiasco: à l’été 2025, seuls trois établissements sur neuf ont pu ouvrir, après une série de recours juridiques et d’annulations.

La municipalité roquebrunoise assure vouloir mener cette transition dans la transparence et le respect du cadre légal, afin d’assurer une prochaine saison estivale sereine pour les professionnels comme pour les usagers du littoral. "Nous avons eu deux réunions de travail avec les services de l’État, tout cela a été approuvé, assène Patrick Cesari, maire de Roquebrune-Cap-Martin. Pour la création des deux établissements de restauration sur le domaine public, on en reparlera à la rentrée. Les établissements en place actuellement ont été informés de cette situation."

"Je pense qu’on a un problème de légalité…"

Lors des échanges en conseil municipal, l’élu d’opposition Guillaume Contesse a soulevé une ambiguïté dans la formulation de la délibération: "Je pense qu’on a un problème de légalité sur cette délibération. Si je comprends bien, on est dans une obligation légale de démolir, puisqu’on arrive en fin de concession des établissements. Dans la délibération, c’est exprimé que les installations doivent être démontées à chaque fin de la période d’exploitation. Selon le cahier des charges, elle s’étend du 1er avril au 30 septembre si on n’est pas classé "Station de tourisme". Si c’est le cas, on parle de huit mois d’exploitation maximum. Or, dans la délibération d’aujourd’hui, le dernier passage évoque que les restaurants pourront être ouverts à l’année. Comment pourront-ils travailler les quatre mois restants avec des structures démontées?! Pour éviter tout problème, nous devrions retirer le dernier paragraphe car il n’a pas de sens direct avec le permis de démolir."

Le maire, Patrick Cesari, a répondu dans un souci d’apaisement: "Je voulais ce paragraphe pour expliquer qu’après cette démolition, nous aurons la possibilité d’avoir les deux restaurants. C’était pour moi un moyen d’information pour le conseil municipal. Mais ça ne me gêne pas de l’enlever."

Un premier risque juridique aura donc été désamorcé avant même le dépôt du permis de démolir. À Roquebrune, on semble avoir tiré les leçons de l’épisode mentonnais: ici, les désaccords s’effacent sans saisir le tribunal. Pour l’instant…

Extrait de l’article 2 du décret 2006-608, en vigueur au 9 juillet 2025: "À l’exception des installations sanitaires publiques et des postes de sécurité, lorsque ces derniers ne sont pas situés dans un espace remarquable au sens de l’article L. 146-6 du code de l’urbanisme, seuls sont permis sur une plage les équipements et installations démontables ou transportables, ne présentant aucun élément de nature à les ancrer durablement au sol et dont l’importance et le coût sont compatibles avec la vocation du domaine et sa durée d’occupation. Les équipements et installations implantés doivent être conçus de manière à permettre, en fin de concession, un retour du site à l’état initial. Leur localisation et leur aspect doivent respecter le caractère des sites et ne pas porter atteinte aux milieux naturels."

Nice Matin

Nice Matin

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