« Un pas de plus sur le chemin de la banalisation des contrôles aux faciès » : plusieurs syndicats du monde de la justice dénoncent la chasse aux migrants de Retailleau

Les syndicats de la magistrature et des avocats sont vent debout contre la chasse aux migrants menée par Bruno Retailleau. Le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, le Collectif d’action judiciaire, le groupe d’information et de soutien des immigré.es (Gisti) et d’autres organisations annoncent introduire un référé au Conseil d’État contre l’instruction de Bruno Retailleau tendant à l’interpellation massive des étrangers en situation irrégulière.
Depuis mercredi 18 juin, le ministre de l’Intérieur organise une opération massive dans les gares, les bus et autres transports publics qui doit se poursuivre jusqu’à ce jeudi soir. Près de 4 000 policiers, douaniers et forces sentinelles sont déployés sur tout le territoire.
Ces organisations, syndicats et associations indiquent avoir déjà demandé à plusieurs reprises la suppression de ces contrôles. Pas de quoi convaincre Retailleau tout a sa course à l’échalote avec l’extrême droite sur le terrain de l’immigration.
« Cette opération ‘place nette’ qui ne dit pas son nom constitue un pas de plus, et non des moindres, sur le chemin nauséabond de la banalisation des contrôles aux faciès, voire de leur institutionnalisation assumée », fustigent les organisations dans un communiqué de presse commun.
Le locataire de la place Beauvau entend maintenant lancer une « Opération nationale de contrôle des flux aux frontières », autrement dit une rafle contre les sans-papiers. Le 19 juin, le ministre de l’Intérieur s’est une nouvelle fois rendu gare du Nord à Paris pour faire état de son nouveau gadget. La veille, déjà, il était venu assister à certains de ces contrôles, revendiquant, avec fierté, 47 000 interpellations « depuis le début de l’année ». Le dispositif est plus que visible dans les gares où il y a plus de forces de l’ordre que de voyageurs.
Les organisations dénoncent des contrôles basés « sur des critères arbitraires et soi-disant ‘instinctifs’ au premier rang desquels des stéréotypes de race et de classe, la tenue vestimentaire ou l’origine ethnique réelle ou supposée de la personne » dans leur déclaration commune. « Les membres des forces de l’ordre choisiront-ils de façon réellement aléatoire, dans les gares, les trains, les bus, les personnes à contrôler ? » s’interrogent-ils. Depuis hier, une vague de stress a envahi les personnes en situations irrégulières.
Bruno Retailleau tout à son inspiration trumpienne bombe le torse et martèle : « Le signal, c’est de dire à tous les candidats à cette immigration irrégulière et donc à la fraude : ne venez pas en France. Nous n’accepterons rien, c’est la tolérance zéro ».
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