Vague de démissions à Renaissance Var: ce qui s’est dit lors de la réunion de crise ce lundi soir

"Ne pas donner l’impression aux opposants qu’on est à l’arrêt, car ce n’est pas le cas". Voilà ce qu’il ressort de la visioconférence de crise de la section Renaissance Var de ce lundi soir, soit au lendemain de la démission de l’ex-député En Marche Fabien Matras, élu président départemental après la défection de Mourad Boudjellal, il y a deux ans.
Alors que certains redoutaient des "règlements de comptes" et d’autres espéraient "crever l’abcès", les deux heures de discussions ont été "plus calmes que prévu", d’après l’un des participants: "On a pris le temps d’échanger, chacun a eu la parole".
Parmi les points sensibles abordés, outre la traque de la taupe, le courrier d’Anne Genetet et Prisca Thévenot, envoyé jeudi dernier.
Les deux secrétaires générales déléguées aux assemblées départementales de Renaissance reprochaient à Fabien Matras le manque "d’actions de mobilisation et d’animations engagées dans le Var" et "plusieurs demandes restées sans réponse".
Ce qui a fini de démotiver le principal intéressé, qui conteste en bloc. "Beaucoup d’entre nous ont critiqué cette lettre, jugée abrupte, abonde un cadre local. Un coup de fil aurait été plus agréable."
Contactée, Prisca Thévenot, justifie après coup ce recadrage écrit par le manque de communication de Fabien Matras (dont elle ne connaissait rien avant de taper son nom sur Google).
Et celui de son équipe, que son QG aurait essayé de joindre, en vain. L’ex-porte-parole du gouvernement aurait également proposé, dès vendredi, de se rendre dans le Var "pour aider à un meilleur fonctionnement du parti localement" alors qu’elle perçoit "une nouvelle dynamique extraordinaire" au plan national.
Pour elle, "ces chicayas ne sont pas à la hauteur, d’autant plus que le RN est en embuscade".
Elle a notamment peu apprécié d’avoir été assimilée, par un proche de Fabien Matras, à une "stagiaire" à l’époque de la création d’En Marche.
"Ce sont des propos misogynes qui ne devraient pas avoir leur place surtout dans un mouvement progressiste, dénonce-t-elle. Ok, je n’ai pas fait de loi, mais tracter bénévolement, ça vaut tout autant."
Dans l’attente d’une nouvelle électionRetour à la visioconférence, de lundi soir. Sur le fond, Gilles Joannet, potentiel candidat à la succession de Fabien Matras, s’est dit prêt pour engager une réflexion sur un nouveau projet commun et le remplacement des futurs sièges vacants (une dizaine, environ) avant d’envisager l’élection d’un nouveau président départemental.
Contacté, celui-ci n’a pas répondu à nos sollicitations pour développer ses arguments.
Quoi qu’il en soit, son option n’a pas convaincu la majorité des autres responsables locaux. Un scrutin devra donc être organisé dans les prochaines semaines.
À Rayann Mouslim, secrétaire départemental démissionnaire (lui aussi) de s’en charger. "J’assure l’intérim et après, je passe la main, précise le candidat aux dernières législatives dans la 8e circonscription du Var. L’important, c’est que ça aille vite en vue des échéances municipales."
De son côté, Maxime Robert, actuel porte-parole du parti et autre prétendant à la présidence varoise, a indiqué "qu’il s’installait dans la continuité de Fabien Matras", nous rapporte-t-on. Sans vraiment officialiser, pour l’instant, sa candidature.
Reste à trouver une date et à cadrer le bon déroulement de la prochaine élection interne.
"Il ne manquerait plus qu’un candidat la fasse invalider", ironise un responsable de Renaissance.
En attendant, ce qui s’apparente à une nouvelle lutte intestine a rouvert des plaies: "Comment peut-on se ravir de la capacité des gens à saborder Renaissance volontairement?, s’interroge une figure du parti. On est suffisamment vulnérable pour ne pas en rajouter."
Var-Matin