Le télescope James-Webb détecte sa toute première exoplanète

Située à plus de 110 années-lumière de chez nous, TWA 7b est la planète la plus légère jamais observée par imagerie directe.
“Le télescope spatial James-Webb, qui aide depuis trois ans les astronomes à étudier les planètes situées au-delà du Système solaire, vient de découvrir sa première nouvelle planète”, commence le site spécialisé Space.
Repérée dans un disque de débris et de poussières entourant une jeune étoile située à environ 110 années-lumière de la Terre, cette exoplanète baptisée TWA 7b est décrite dans la revue Nature, mercredi 25 juin. “Sa masse est estimée à environ 100 fois celle de la Terre ou 0,3 fois celle de Jupiter, détaille Space. Elle est dix fois plus légère que toutes les exoplanètes découvertes par imagerie directe jusqu’à présent.”
Alors que plus de 6 000 exoplanètes ont déjà été repérées depuis 1992 – date à laquelle la toute première planète en dehors de notre Système solaire a été identifiée –, d’aucuns pourraient se montrer blasés. Ce serait sous-estimer l’intérêt d’une telle découverte mais aussi celui de la technique employée.
La plupart des exoplanètes ont été repérées grâce à la méthode dite “des transits” basée sur la mesure de la lumière d’une étoile qui serait occultée par un objet en orbite. La présence d’exoplanète est alors déduite par une observation indirecte. Or, insiste Science News, “l’imagerie directe (qui consiste, en gros, à prendre en photo une exoplanète en orbite autour d’une étoile) est une opération beaucoup plus difficile”, parce que les planètes sont très peu lumineuses et, vues depuis la Terre, elles se retrouvent “noyées” dans la lumière de leur étoile hôte.
Pour pallier cette difficulté, les chercheurs ont conçu un dispositif permettant de reproduire l’effet d’une éclipse, masquant l’étoile afin de faciliter l’observation des objets environnants. En 2024, ils l’ont appliqué au système TWA 7, connu pour ses trois anneaux distincts dans son disque de débris. Dans un espace entre le premier et le deuxième anneau, les chercheurs ont repéré ce qui pouvait être une exoplanète. Science News relève :
“Cet objet aurait également pu être une galaxie qu’on aperçoit en arrière-plan, mais, d’après les calculs de l’équipe, cette probabilité serait d’environ 0,34 %.”
Les chercheurs sont donc quasi certains qu’il s’agit bien d’une planète, ce qui offre de nouvelles perspectives sur un système planétaire à ses débuts. “Nous avons sous les yeux un système vieux de 6 millions d’années, ce qui est très jeune pour un système planétaire”, explique au quotidien britannique The Guardian Anne-Marie Lagrange, astrophysicienne au CNRS, en France, et première autrice de l’étude parue dans Nature. Chaque nouvelle planète découverte en orbite autour d’étoiles lointaines permet d’en savoir un peu plus sur notre Univers et de mieux appréhender la façon dont se forment les systèmes planétaires, y compris le nôtre.
Courrier International