Des pièces d’or pour une valeur de 2 millions d’euros : un trésor retrouvé dans une maison en Lot-et-Garonne

La « très belle » collection du numismate Paul Narce, découverte dans sa maison de Castillonnès après sa mort en août 2024, sera dispersée lors d’une grande vente aux enchères, les 10 et 11 juin, chez Drouot
Si les murs de Castillonnès pouvaient parler… Dix ans après la découverte de 45 écus espagnols en or du XVIe siècle par un couple de retraités anglais, lors d’un chantier de rénovation, un autre trésor a été mis au jour dans la bastide. Encore plus incroyable.
« Rien ne laissait supposer ça », assure le maire Pierre Sicaud. La découverte a été réalisée fin 2024 dans le cadre d’une succession, dans une maison de la rue du Marché. « C’étaient des gens très polis et très modestes, qui habitaient une maison banale, à quelques pas de la mairie. Jamais on n’aurait pensé ça », poursuit l’élu, incrédule devant cette histoire dévoilée par « Le Figaro ». Et encore surpris de la valeur du « trésor », un millier de pièces en or, estimé à 2 millions d’euros, voyage à travers l’histoire compris.

Delphine van Hooren
Cette maison de pierres était celle de Paul Narce et de sa sœur Claudette qui, en plus du même toit, partageaient une passion commune pour la numismatique. Après son décès en avril 2023, l’homme, handicapé et sans enfant, avait rejoint la maison de retraite. En août 2024, à l’âge de 90 ans, il a poussé son dernier souffle et a bien failli emporter avec lui un secret de famille à peine éventé. Sans la pugnacité d’un notaire lot-et-garonnais, qui aime lui aussi la discrétion, la collection Paul Narce n’aurait sans doute pas eu de si tôt les honneurs de la maison Drouot, théâtre d’une vente aux enchères dédiée les 10 et 11 juin.
« Un tel ensemble est assez exceptionnel. Paul Narce savait ce qu’il achetait. »
Thierry Parsy, en sa qualité d’expert près la cour d’appel de Paris, a été mandaté pour expertiser la découverte : « C’est une très belle collection tant en qualité qu’en nombre. Un tel ensemble est assez exceptionnel. Paul Narce savait ce qu’il achetait. »
Encore fallait-il la trouver. Sur les indications d’une dame de confiance et de quelques proches, la maison a été fouillée. Longuement. « Ils étaient tellement désespérés de ne rien trouver qu’ils ont failli renoncer, reprend Thierry Parsy. Et puis dans un débarras, un tableau en canevas a attiré l’attention du notaire. Derrière se trouvait un coffre scellé dans le mur. »
Série du duché d’AquitainePrès de mille pièces d’or y dormaient. Des antiques : grecques, byzantines, gauloises et barbares. Mais « surtout des monnaies royales ou provinciales, du XIIIe au XXe siècle. Il y a des Philippe IV Le Bel, un Parisis d’or Philippe VI qui partira à plus de 10 000 euros. De Louis XIII à Louis XVI, il y a tout, il y a des Charles VI, 21 monnaies Charles VII, 34 écus d’or François Ier. De nombreux collectionneurs voudront acheter un petit bout d’histoire. »
Une pièce de cinq francs frappée pour l’Exposition universelle de 1889 fait figure de rareté, comme la série du duché d’Aquitaine, frappée d’Edouard le Prince noir. « Il y a un Léopard d’or et un Pavillon d’or, c’est très rare. » Au total, 760 lots seront présentés. Le coffre abritait aussi « 10 pochons remplis chacun de 172 pièces de Napoléon 20 francs or, soit l’équivalent d’un lingot en poids d’or fin par pochon. » Conservés à la banque, ils seront vendus sur demande.
SudOuest