Fêtes de Bayonne 2025. Forces de l’ordre, foule, alcoolisation, prévention, caméras : la sécurité sur tous les fronts

Tous les services et institutions en charge de la sécurité et des secours ont détaillé, devant la presse, ce jeudi, le dispositif de « sécurisation » des Fêtes de Bayonne
A moins d’une semaine du lancement des Fêtes de Bayonne 2025 (du 9 au 13 juillet), toutes les autorités compétentes en matière de sécurité et secours étaient réunies en sous-préfecture, ce jeudi. L’hôte du moment, le nouveau sous-préfet de Bayonne, Mathieu Duhamel, a pris ses fonctions lundi.
Directement dans le vif du sujet, dont il résume en quelques mots les dimensions et la complexité : « Pendant cinq jours et nuits, 1 à 1,5 million de personnes dans un périmètre restreint. » De chiffres, il est forcément beaucoup question, à propos de « sécurisation des Fêtes ». De procédures, aussi. Et au final d’une forme de culture partagée dans l’appréhension de l’événement démesuré.
Effectifs. La sous-préfète et directrice du cabinet du préfet, Anne-Sophie Marcon, a affiché le nombre clé : « Le dispositif de sécurité et de secours déploiera 1 100 effectifs opérationnels chaque jour. » Policiers nationaux et municipaux, CRS, gendarmes, militaires de l’opération Sentinelle, sûreté ferroviaire : les forces de l’ordre représentent 500 personnes. La municipalité mobilise deux entreprises de sécurité privée, soit 300 agents. Pompiers, Samu, Protection civile et Croix-Rouge : 300 intervenants assureront les secours. Un déploiement « très robuste », loue la représentante de l’État qui cite les « dix embarcations pour intervenir rapidement » sur l’Adour et la Nive. Trois postes médicaux avancés rapprocheront les soins des fêtards
Mouvements de foule. Une question « particulièrement travaillée cette année », estime Anne-Sophie Marcon. Un plan d’action s’articule en cinq zones où s’appliquent des « fiches réflexes ». Le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray rappelle « l’éclatement de la fête foraine », pour fluidifier les circulations. L’avancée, pour la deuxième année, de l’ouverture des Fêtes à 17 heures, au lieu de 22 heures, relève de la même préoccupation.
Messages de prévention. Le premier magistrat insiste sur les mesures de prévention dont celle-ci, singulière : « S’il se produit un fait grave, nous pourrons activer, depuis le poste de commandement interservices (PCI), un dispositif qui prévoit d’arrêter la fête à travers la sonorisation. Toute la musique s’arrêtera et nous diffuserons un message pour dire qu’il s’est passé quelque chose d’inacceptable ». Pour quelques minutes ou plusieurs heures, la durée sera appréciée sur le moment. L’adjoint à la sécurité, Christian Millet-Barbé assume de « casser l’ambiance ».
Application. Cette année sera éprouvée l’application Vigilance Fêtes. Pour l’utilisateur « lambda », elle offre toutes les informations liées à la sécurité. Elle servira aussi de lien entre forces de sécurité et de secours publics, élus et acteurs associatifs. Cela à travers un espace numérique sécurisé à l’usage d’une soixantaine de « référents ». Ces vigies seront en lien avec le PCI. Blessure, rixe, agression, etc : ces personnes pourront donner l’alerte grâce à l’application.
Mesures administratives. Jean-René Etchegaray prévient qu’ « il y aura des mesures administratives » si nécessaire. Par exemple, en cas de dépassement des niveaux sonore autorisés pour les sonos. « La police municipale effectuera des mesures. En cas de non-respect, je prendrai des arrêtés de fermeture administrative. Nous avons aussi la possibilité de retirer l’autorisation de comptoirs extérieurs du jour au lendemain. »
Contrôles et justice. Le procureur Jérôme Bourrier indique que les forces de l’ordre procéderont à des contrôles d’alcoolémie et d’usage des stupéfiants aux portes de la fête. Elles se consacreront aussi la traque du trafic de drogue, la répression des comportements violents et à la détention d’armes, notamment « par destination ». « Il y aura des audiences en comparution immédiate pour la délinquance des Fêtes », indique le magistrat.
Vidéo. Le réseau de caméras urbaines de la ville compte 152 unités, capables de fournir 419 vues de l’espace public en permanence et toute la durée des Fêtes.
Délaissement de mineur La directrice de cabinet du préfet, Anne-Sophie Marcon, a mis l’accent sur « l’alcoolisation massive des jeunes adolescents ». Les autorités se montreront vigilantes sur ce point. « À 14 ans, on n’a rien alcoolisé, dans la rue, au milieu des Fêtes de Bayonne. Dans certains cas, nous irons chercher la responsabilité des parents. » Le procureur de la République, Jérôme Bourrier, ouvre la possibilité d’enquêtes pénales « pour délaissement de mineur », dans les situations « les plus caractérisées, voire scandaleuses ». « Un enfant est avant tout sous la garde de ses parents », appuie le sous-préfet, Mathieu Duhamel.SudOuest