La A390, la première Alpine des familles

L’année de ses soixante-dix ans, le constructeur dieppois s’ouvre à une nouvelle clientèle avec un crossover électrique.
Il pleut en ce mardi 27 mai 2025 sur Dieppe. Il paraît que cela porte bonheur. La ville s’est mise sur son 31. Elle s’apprête à recevoir plus de 1 300 véhicules de la marque fondée par Jean Rédélé en 1955. En préambule à une série de festivités qui vont rythmer le week-end de l’Ascension, les dirigeants de la marque ont décidé de révéler leur dernière création : la A390. Toute l’entreprise est là pour présenter le véhicule à 200 journalistes de la presse internationale. Autour de Luca de Meo, le patron du groupe Renault, il y a bien évidemment l’ensemble des équipes de la marque dieppoise mais également Zinédine Zidane, ambassadeur de la marque, et Pierre Gasly, le pilote Français de l’écurie F1. Il faut dire que l’événement est de taille. Avec ce véhicule, la petite marque, revenue de nulle part et que Luca de Meo ambitionne de positionner comme «le Ferrari français», va changer de dimension. Deuxième véhicule de la gamme après la citadine sportive A290 lancée l’an dernier, la A390 s’attaque au marché des familiales électriques. C’est la première fois de son existence que la firme au A fléché investit le marché des véhicules 4 portes.
Il y a déjà eu des sportives 2 + 2 mais c’est la première fois qu’Alpine s’essaie à cette architecture. La A390 s’inscrit dans une stratégie de développement de la marque qui comptera sept véhicules électriques à l’horizon 2030. Après la A290 et la A390, Alpine va lancer une nouvelle berlinette A110 à moteur électrique puis certainement une GT 2 + 2 et un cabriolet. Le plan produits n’est pas complètement arrêté selon Philipe Krief, le patron de la marque qui a confirmé l’arrivée d’un supercar. Le constructeur ne s’interdit pas non plus de continuer à proposer à l’avenir des véhicules à moteur thermique. On sait que la filiale Horse est en train de développer un moteur à essence doté d’une technologie inédite.
Lancée à la fin de l’année 2025, la A390 se veut une offre totalement nouvelle sur le marché embryonnaire des SUV sportifs électriques. Autour d’une longueur de 4,61 m, d’une largeur de 1,88 et d’une hauteur de 1,53 m, la première familiale Alpine de l’histoire reprend les traits du concept présenté au dernier Mondial de l’Automobile 2024. Les optiques et la calandre s’inspirent largement du prototype engagé aux 24 Heures du Mans. Pavillon très incliné, flancs travaillés, proportions équilibrées : le nouveau crossover français fait son effet et se rapproche du brief du patron italien qui voulait un concept car dans la rue.
C’est une mini-déception, l’accent mis sur le style extérieur a obligé à des arbitrages et la planche de bord du Scenic autour des deux écrans en forme de L renversé. Elle est toujours sous environnement Google et s’enrichit de nouvelles fonctionnalités. L’ambiance donne toutefois le change avec l’adoption de matériaux nobles et d’harmonies de couleurs recherchées.
Trois moteurs électriques et une agilité de sportive
Le tour de force d’Alpine est d’avoir réussi, à partir de la plateforme CMF-EV du Scenic Electric, à développer une voiture très différente en s’appuyant sur des voies élargies de 60 mm et une technologie plus évoluée. Alpine entend ainsi démontrer que l’on peut être une familiale électrique de plus de 2 100 kilos et conserver une agilité de ballerine. Il faudra attendre encore quelques mois avant de juger du résultat mais le constructeur met en avant une agilité hors-norme : trois moteurs électriques, celui de la Mégane (220 ch) à rotor bobiné à l’avant et deux machines à aimants permanents à l’arrière , ce qui de générer une répartition vectorielle entre les roues arrière jusqu’à 70/30. De même à haute vitesse, au profit du rendement, seuls les deux moteurs arrière fonctionnent, ce qui transforme ce crossover quatre roues motrices en propulsion. Les moteurs sont alimentés par une batterie d’une capacité d’au moins 89 kWh. Les données encore en attente d’homologation ne sont pas encore figées.
Sur une borne rapide, la puissance de charge pourra atteindre 190 kW. Deux versions sont annoncées : 400 ch pour la GT et 470 ch pour la GTS. Les 100 km/h sont atteints respectivement en 4,8 et 3,9 secondes; la vitesse maximale est fixée à 200 km/h.
Les tarifs de ce crossover électrique assemblé à la manufacture de Dieppe vont s’échelonner de 65 000 euros à 76 000 euros suivant les versions et les finitions.
lefigaro