Villeneuve-sur-Lot : le sculpteur Christian Rampnoux jalonne la ville de ses baigneuses

Après Jean-Pierre Rives, la bastide rend hommage tout l’été à l’un de ses talents, dont l’œuvre colorée est reconnaissable entre mille. Vernissage ce samedi 7 juin
“Villeneuve-sur-Lot, station thermale du bonheur”. C’est ainsi que Paul Guth qualifiait la bastide. C’est en hommage à cet écrivain - qui fut un temps son voisin - que Christian Rampnoux a donné ce titre à son exposition. Jusqu’au 30 septembre (1), 12 statues égaieront la ville de leurs couleurs estivales. Après celles de Jean-Pierre Rives il y a deux ans, ce sont les œuvres de ce sculpteur villeneuvois à la carrière internationale qui offriront tout l’été une déambulation artistique, aux habitués comme aux touristes.
Huit lieux ont été choisis pour les accueillir : l’office de tourisme, la mairie, le théâtre Georges-Leygues, la sous-préfecture, le salon de thé La Parenthèse, la place d’Aquitaine, La Poste et l’entrée de la halle Lakanal.
C’est en 1970 que Christian Rampnoux pousse pour la première fois les portes de l’École des Beaux-Arts, alors à l’emplacement de l’actuel office de tourisme. Il y suit les cours de dessin de Maurice Fabre et de peinture de Pierre Raffi. « Quelques années plus tard, en 1976, l’établissement déménage dans un bâtiment de l’actuelle mairie et Vélimir Kovatchevski ouvre un cours de sculpture », se souvient l’artiste. « J’y suis entré par pure curiosité, je suis devenu son troisième élève, et je ne suis plus reparti. Cette exposition boucle une boucle car elle me permet d’exposer des œuvres dans tous ces lieux si importants pour moi. »
Emballé par ToutankhamonEn effet, c’est dans sa ville que Christian Rampnoux a étudié les méthodes classiques des sculpteurs du XIXe siècle, auxquelles il est toujours resté fidèle. En 1992, le prix de sculpture des Beaux-Arts de la Ville de Bordeaux lui est remis par Jacques Chaban-Delmas. « Il m’a tapé sur l’épaule et m’a dit : vous êtes jeune, continuez ! », raconte le Villeneuvois. Et d’ajouter, d’un air malicieux : « J’ai continué, mais je ne suis pas resté jeune ».
Après la visite du musée du Caire et la découverte des pièces polychromes de la tombe de Toutankhamon, il fait entrer la couleur dans ses œuvres. Il commence par peindre une grande sculpture en plâtre qui, en 2014, trônera dans le beffroi de l’église Saint-Germain l’Auxerrois, à Paris.
180 kilosL’année suivante, en septembre 2015, il expose une douzaine de statues peintes à la Galerie de Gajac. Aujourd’hui, sa technique a évolué pour intégrer des matériaux contemporains. Et s’il commence toujours par modeler sa pièce en terre (environ 180 kg pour un personnage grandeur nature), il réalise ses moules en silicone, avant de « tirer la résine ».
Sa palette chatoyante, ses personnages féminins (souvent des baigneuses), cette touche de modernité et d’humour alliée à une facture contemporaine rendent son œuvre reconnaissable entre toutes. Quand on lui parle de son style, il répond modestement : « Dans l’art, si on ne triche pas. À un moment donné, on s’efforce simplement de faire de son mieux. » C’est peut-être ça, le style.
(1) Vernissage samedi 7 juin, à 10 h 30, à l’Office de tourisme, suivi, si le temps le permet, d’une déambulation pour découvrir les œuvres.
SudOuest