Dans Erice Philip Colbert, héritier du pop art exposé avec « Lobsteropolis »

À Erice, un dialogue inédit entre passé et présent est proposé, mettant en scène l'univers coloré et hypercontemporain de Philip Colbert, héritier déclaré du Pop Art avec « Lobsteropolis », dont le commissariat est assuré par Giordano Bruno Guerri. Le projet s'inscrit dans le tissu millénaire de la ville, transformant le village en une scène où l'art contemporain se confronte à l'histoire. Des sculptures monumentales de homards anthropomorphes, des installations d'œuvres mêlant ironie et citations artistiques, de Rubens à Warhol, sont exposées dans les lieux qui ont vu fleurir la civilisation élymienne, fondée par les Troyens arrivés en Sicile après la destruction de leur ville par les Achéens, Ségeste et Erice. Les œuvres seront placées dans des lieux symboliques tels que le Château de Vénus, la Piazza della Matrice, l'Institut Wigner-San Francesco, le Belvédère Olof Palme de l'Institut Blackett San Domenico et Porta Trapani, tandis qu'à Ségeste elles seront exposées dans le Temple dorique et le long du chemin qui mène au Théâtre.

Un effet disruptif, un jeu visuel qui invite le public à réfléchir sur la relation entre tradition et innovation, haute culture et culture pop, mémoire et avenir. Parmi les œuvres exposées, citons « Lobster Fountain », une sculpture vivante jouant avec l'iconographie classique des fontaines monumentales ; « Head of Medusa », une réinterprétation contemporaine du mythe de la Gorgone, en acier ; « Lobster on Skull », en marbre, où le symbolisme fusionne avec des graphismes pop ; « Battle for Lobsteropolis XXIX et XXX », deux peintures relatant les batailles surréalistes de l'univers imaginaire de Colbert, ainsi que « Lobster Totem » (« Yellow King »), une œuvre totémique rappelant les formes sacrées de l'art tribal.

Lobsteropolis à Erice est plus qu'une exposition. C'est une « occupation » symbolique et surréaliste du temps, où la cité antique accueille le langage visuel du présent et exalte ses contrastes. Cette initiative est le fruit d'une étroite collaboration entre les institutions locales et les réalités culturelles du territoire. La municipalité d'Erice, avec le soutien de la maire Daniela Toscano Pecorella, a favorisé la rencontre entre l'art contemporain et le patrimoine historique, reconnaissant la valeur d'un projet capable de dialoguer avec l'identité du lieu.

Le parc archéologique de Ségeste, sous la direction de Luigi Biondo, a offert un cadre historique et paysager exceptionnel pour accueillir l'intervention artistique. La Fondation Erice Arte, présidée par Nicola Adragna, a contribué à la réalisation du projet avec une vision axée sur la valorisation culturelle du territoire. La contribution de la Fondation Ettore Majorana, avec la participation de Lorenzo Zichichi, qui a soutenu l'initiative dans le cadre de son engagement en faveur de l'intégration de la culture, de la science et de l'art, a également été cruciale. L'exposition a été conçue et réalisée par Il Cigno Arte en collaboration avec la Galerie Mucciaccia et La Colomba di Erice.

Né en Écosse et vivant et travaillant actuellement à Londres, Philip Colbert est souvent surnommé le « filleul d'Andy Warhol ». Il s'est forgé une réputation internationale grâce à son alter ego homard cartoonesque et à ses magistrales peintures historiques hyper-pop. Son œuvre explore avec force les schémas de la culture numérique contemporaine et leur lien avec un dialogue plus approfondi sur l'histoire de l'art. Titulaire d'une licence en philosophie de l'Université de St Andrews, l'œuvre de Colbert a été reconnue internationalement dans les musées et galeries du monde entier pour son approche dynamique de la peinture et de la théorie pop.

Dans la lignée des premiers peintres pop tels que Richard Hamilton, Roy Lichtenstein et James Rosenquist, les peintures de Colbert fusionnent les thèmes de l'art classique des maîtres anciens et de la théorie de l'art contemporain avec les symboles quotidiens de la culture de masse, le tout raconté à travers le regard de son alter ego, le homard de bande dessinée. Il a été salué comme un maître du pop contemporain par des figures majeures du monde de l'art comme Charles Saatchi et Simon de Pury.