Les Pouilles financent la congélation des ovules pour les femmes : contribution jusqu'à 3 000 euros

Les Pouilles innovent et deviennent la première région italienne à financer la congélation sociale , une procédure médicale qui permet aux femmes de préserver leur fertilité en congelant leurs ovocytes pour une utilisation future. La Région a alloué 900 000 euros pour la période triennale 2025-2027 : cette contribution, d'un montant unique pouvant atteindre 3 000 euros , s'adresse aux femmes de 27 à 37 ans qui souhaitent mettre leur horloge biologique en pause en congelant dès aujourd'hui leurs ovocytes nécessaires à une future maternité.
Les avis publics émis par les sociétés de santé des Pouilles visant à accorder la contribution économique pour le gel social ont été présentés le 9 juin dernier à Bari et représentent – comme indiqué sur le site Web de la Région – « une mesure innovante du département de la protection sociale , résultat de l'amendement proposé dans le budget par le conseiller régional Stefano Lacatena , qui considère la parentalité comme un droit à protéger, et non comme un objectif à poursuivre ».
Il s'agirait donc d'une « intervention innovante qui reconnaît la liberté reproductive des femmes et aborde avec courage un thème encore peu exploré par les politiques publiques : le temps biologique ne coïncide pas toujours avec le temps social. Et aujourd'hui, pour de nombreuses femmes, la possibilité de choisir quand devenir mères reste un luxe , souvent refusé par les conditions économiques, la précarité de l'emploi et les stéréotypes culturels ».
« Lorsque j'ai proposé cet amendement au budget régional, explique Stefano Lacatena, je l'ai fait suite à une expérience qui m'a profondément marqué, celle d'une femme de 40 ans , récemment mariée, qui ne pouvait pas avoir d'enfants. Une souffrance immense , qui touche de plus en plus de femmes et de couples : l'âge auquel on envisage aujourd'hui d'avoir un enfant est plus avancé en raison des conditions socio-économiques, ce qui entraîne une chute des naissances, ce qui compromet notre avenir à tous. »
Les « berceaux vides » sont un phénomène social auquel nous avons tenté d'apporter une réponse concrète, notamment auprès de celles qui envisagent la venue d'un enfant plus tard. Lors de nos échanges avec des femmes rêvant de maternité, nombre d'entre elles ont exprimé leur souhait de recourir à la cryoconservation , mais n'ont pas caché leur frustration et leur douleur de ne pas pouvoir suivre cette voie pour des raisons économiques . J'espère que cette intervention démontrera la capacité des politiques à être proches des citoyens et à mettre en œuvre des mesures structurelles d'envergure. Et j'espère évidemment, conclut Lacatena, qu'elle sera un signe avant-coureur de bonheur pour celles qui aspirent à vivre l'une des expériences les plus extraordinaires qu'est la parentalité .
Pour accéder à l'incitation, il faut avoir résidé dans les Pouilles pendant au moins douze mois, présenter un ISEE ne dépassant pas 30 000 euros et envoyer la demande à l'autorité sanitaire locale avant le 3 juillet 2025. La mesure couvre les frais de cryoconservation dans les centres de procréation médicalement assistée, publics ou privés, à condition qu'ils soient inscrits au registre national ; les tests de diagnostic préliminaires restent toutefois exclus.
La procédure est simple : une femme qui souhaite demander la contribution doit présenter la demande avec l'ISEE jointe ; après l'admission, elle dispose de soixante jours pour déposer le document clinique qui certifie l'aptitude à la cryoconservation ; une fois la procédure terminée, elle remet les factures à l'ASL et reçoit le remboursement, jusqu'au plafond de 3 000 euros.
« Soutenir le gel social – explique Valentina Romano , directrice du département de l'Aide sociale de la région des Pouilles – signifie reconnaître qu'aujourd'hui la fertilité a une dimension sociale et que l'État a le devoir d'accompagner les femmes dans leurs choix, sans jugement ni conditionnement. Nous avons élaboré une mesure claire, accessible et transparente, qui répond aux besoins concrets des jeunes femmes des Pouilles , en coordonnant les initiatives de chaque ASL régionale. »
Le projet repose donc sur un double objectif : démocratiser une technique encore perçue comme l’apanage de quelques-uns et contribuer à inverser la tendance au déclin démographique . Au-delà des données économiques, le choix des Pouilles envoie un message politique : la fécondité n’est plus seulement une affaire privée, mais une question d’intérêt collectif à laquelle les institutions peuvent – et peut-être doivent – offrir des outils concrets.
Luce