La pleine lune affecte-t-elle réellement notre comportement ?

L’origine de cette croyance pourrait être basée sur les liens forts que nos ancêtres avaient avec la lune. La lune occupe une place importante dans divers rituels religieux et spirituels remontant à l’Antiquité.

Selon une vieille hypothèse défendue par Aristote et Pline, on pensait qu'en raison de la structure humide du cerveau, celui-ci pouvait être affecté par la force gravitationnelle de la lune, tout comme les mers. Il a été suggéré que cet effet pourrait provoquer des troubles tels que la folie, des crises d’épilepsie et une instabilité mentale.

L’idée en question a également été étudiée par certains chercheurs de l’ère moderne. Le psychiatre Dr. Arnold Lieber a affirmé dans son livre The Lunar Effect que la pleine lune pouvait affecter le comportement humain de la même manière que les marées dans la mer, notant que le corps humain est composé d'environ 70 pour cent d'eau. Lieber a affirmé qu'il y avait une augmentation des homicides, des suicides, des agressions et des accidents de la route pendant les périodes de pleine lune.

Cependant, cette théorie a été rapidement réfutée par les scientifiques. Il a été affirmé que la gravité de la Terre est 5 000 fois plus forte que celle de la Lune et que l’effet physique de la Lune sur les humains ne peut pas dépasser le poids d’une puce. Ce n’est pas parce que la lune peut créer des marées dans de grandes étendues d’eau comme les océans qu’elle aura un effet similaire sur les fluides de notre corps.

Une méta-analyse de 1985 n’a trouvé aucun lien entre les pleines lunes et les appels de crise, le suicide, les taux de criminalité ou les cas psychiatriques. Des études plus récentes ont donné des résultats similaires : aucun effet significatif de la pleine lune sur les admissions à l’hôpital, les hospitalisations psychiatriques ou les comportements agressifs n’a été constaté. En fait, une étude menée en Finlande a révélé que les taux de meurtres étaient plus faibles pendant les périodes de pleine lune.

Alors pourquoi continuons-nous à croire à cette idée alors que la science est si claire ? Un article du magazine Discover note que la luminosité de la pleine lune perturbait les habitudes de sommeil de nos ancêtres, ce qui aurait pu affecter négativement leur humeur. Certaines études montrent aujourd’hui que la qualité du sommeil diminue pendant les périodes de pleine lune.

Cependant, les psychologues affirment que cette croyance peut s’expliquer par des distorsions cognitives telles qu’une corrélation illusoire et un biais de confirmation. En d’autres termes, les gens associent consciemment les événements extraordinaires qui se produisent pendant la pleine lune à la pleine lune.

Selon la psychothérapeute Amy Morin, la croyance selon laquelle une pleine lune va changer les choses peut en réalité pousser les gens à agir différemment. Cette situation devient une sorte de prophétie autoréalisatrice.

Cependant, ce lien avec la lune ne se limite pas aux superstitions. Dans les cultures indigènes du monde entier, la lune est considérée comme sacrée. Par exemple, certaines sociétés amérindiennes croient que Grand-mère Lune régule les eaux et les saisons.

La lune joue également un rôle important en astrologie. Le signe lunaire dans le thème natal reflète les aspects émotionnels et le monde intérieur de la personne. On pense que vivre en harmonie avec le cycle lunaire augmente la conscience et soutient le développement spirituel.

Bien que la science ait prouvé que la lune n’a aucune influence directe sur le comportement humain, ces symboles anciens ont toujours une grande signification pour les gens.