La Palestine à la Coupe du monde de football ? Face à Oman, les Lions de Canaan poursuivent leur rêve

Le stade du Roi Abdullah II – campé aux alentours d’Amman, la capitale de la Jordanie – s’apprête à recevoir, mardi 10 juin, une rencontre déterminante entre l’équipe nationale de Palestine et celle d’Oman, aux prises dans le tournoi qualificatif pour la Coupe du monde 2026 de football. Délocalisé par sécurité, ce match « à domicile », qui se tiendra à quelques kilomètres seulement de la Cisjordanie, est désormais le quotidien de la sélection palestinienne, qui navigue depuis plus d’un an entre les installations de son hôte actuel et celles du Qatar.

Le stade international Faisal Al-Husseini, habituel antre des Lions de Canaan, situé au nord de Jérusalem, n’a plus servi depuis plus d’un an, alors que la guerre menée par Israël à Gaza contre le Hamas affiche un bilan de plus en plus lourd, depuis le début de la riposte aux attaques du 7 octobre 2023. Les sportifs n’ont pas été épargnés, la Fédération palestinienne de football dénombrant la perte de 370 joueurs et la destruction de ses principales infrastructures dans l’enclave de Gaza.

Pourtant, la 101^e nation mondiale au classement de la Fédération internationale de football (FIFA) poursuit sa trajectoire entamée lors de la Coupe d’Asie des nations, début 2024. Eliminée en huitièmes de finale de la compétition au Qatar, la sélection palestinienne se prend désormais à rêver d’une première participation à un Mondial. Une ambition élevée, mais loin d’être démesurée au vu de ses récents résultats – deux succès consécutifs contre l’Irak (2-1) puis le Koweït (2-0) – et une remontée inespérée dans le groupe B de la zone Asie, où la Corée du Sud et la Jordanie ont déjà décroché leur ticket. Un temps lâchée au classement, la Palestine est désormais cinquième de sa poule, à une unité seulement de la quatrième place, qualificative pour le prochain tour, occupée par Oman, son adversaire mardi.

Après un début de parcours délicat, le sélectionneur Ihab Abu Jazar et ses joueurs nourrissent l’infime espoir de prendre part au tournoi planétaire, organisé du 11 juin au 19 juillet 2026 par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. D’autant que le passage de 32 à 48 équipes pour cette édition augmente ses chances. « Nous conservons nos chances de nous qualifier pour les éliminatoires asiatiques, et nous avons des joueurs capables d’y parvenir », assurait le tacticien en conférence d’avant-match.

Malgré un bilan négatif face à Oman – quatre défaites en cinq confrontations –, les Lions de Canaan pourront compter sur l’expérience et la détermination de ses cadres, à commencer par leur meilleur buteur, Oday Dabbagh (16 réalisations en 42 matchs). « En tant que joueurs, nous portons un message national pour rendre nos fans et notre peuple heureux, à la lumière des circonstances qu’ils traversent, ce qui nous donne également une grande motivation pour gagner », insistait-il aux côtés de son sélectionneur.

Parmi les rares joueurs palestiniens à évoluer en Europe, le natif de Jérusalem-Est, vainqueur de la Coupe d’Ecosse avec Aberdeen en mai, demeure le principal atout de sa sélection, aux côtés de l’expérimenté gardien Rami Hamadeh, pensionnaire du championnat qatari et auteur d’une prestation remarquable face à la Corée du Sud (0-0), en septembre 2024.

A une poignée de rencontres d’un ticket pour la Coupe du monde, l’équipe nationale de Palestine peut s’inspirer des récentes qualifications de l’Ouzbékistan ou de la Jordanie pour le Mondial 2026, et marcher dans leurs pas face à Oman, puis au tour suivant. En rêvant de se montrer aux yeux du monde, à l’été 2026, dans les stades nord-américains.