Les Indiana Pacers et leur entraîneur, Rick Carlisle, surprennent encore en finales NBA
Au mois de janvier, lors du passage annuel de la NBA à Paris – autour du phénomène Victor Wembanyama –, l’entraîneur des Indiana Pacers, Rick Carlisle, racontait avoir vécu l’« expérience la plus phénoménale » de sa vie dans les rues de la capitale française : les trajets en bus – entre l’hôtel où séjournait l’équipe et le Palais omnisports de Paris-Bercy – à slalomer dans les embouteillages derrière deux motards des forces de l’ordre.
« Si ces matchs sont à moitié aussi exaltants que les escortes policières entre la salle et notre hôtel, ces trois prochains jours vont être extraordinaires », prédisait le technicien. Son groupe s’est-il inspiré, pour la suite de la saison, de ces zigzags effectués à vive allure, sans se soucier des obstacles routiers ? A l’issue de phases finales rocambolesques, les coéquipiers du meneur Tyrese Haliburton ne sont plus qu’à deux victoires d’un premier sacre dans la grande ligue nord-américaine de basket-ball.
Mercredi 11 juin, les Indiana Pacers ont remporté la troisième manche des finales NBA face à l’Oklahoma City Thunder (116-107), virant en tête dans cette série disputée au meilleur des sept matchs (2-1). Sur leurs terres d’Indianapolis – après deux premiers matchs dans l’Oklahoma –, les joueurs de Rick Carlisle sont venus à bout de la franchise affichant le meilleur bilan de la saison et menée par le MVP (Most Valuable Player, « meilleur joueur ») Shai Gilgeous-Alexander. Ils ont livré une performance collective aboutie, comme souvent pour les équipes dirigées par l’entraîneur américain, blanchi sous le harnois.
Les leaders des Pacers, Tyrese Haliburton (22 points, 11 passes décisives, 9 rebonds) et l’ailier Pascal Siakam (21 points, 6 rebonds, 4 passes décisives), ont répondu présents, mais c’est surtout grâce à son banc que l’équipe s’est imposée : les remplaçants des Pacers ont inscrit 49 points. Le Canadien Bennedict Mathurin, auteur de 27 points, est même devenu le troisième joueur venant du banc le plus prolifique lors d’une rencontre de finale NBA, à égalité avec l’ancien joueur des Dallas Mavericks, Jason Terry, en 2011. Cette année-là, la franchise texane – alors supervisée par… Rick Carlisle – avait été sacrée championne NBA.
Une équipe qui rappelle son Dallas de 2011« C’est le genre d’équipe que nous sommes. On a besoin de tout le monde. Ce ne seront pas toujours les mêmes qui marqueront des points. On fait les choses ensemble », a expliqué le technicien américain de 65 ans, à la mine sévère et l’allure austère. Depuis son retour dans l’Indiana, en 2021 – après un premier passage entre 2003 et 2007 –, Rick Carlisle a insufflé une nouvelle mentalité à ses troupes.
Vingt-cinq ans après leur unique finale NBA, perdue face aux Los Angeles Lakers du duo Shaquille O’Neal-Kobe Bryant, les Pacers font un pas de plus vers le sacre que tout l’Indiana – où les adeptes de la balle orange sont les plus fervents – attend depuis les derniers titres en ABA (l’American Basketball Association, défunte ligue rivale de la NBA), dans les années 1970. Vendredi 13 juin, Tyrese Haliburton et ses coéquipiers auront l’occasion de s’en rapprocher, lors du quatrième match, toujours à domicile. « On adore jouer devant nos fans. Ils méritent du basket de haut niveau, avec un enjeu maximal. C’est ce qu’on leur donne en ce moment », a déclaré le meneur à l’issue de la rencontre.
Rick Carlisle aura à cœur de rééditer la performance de l’été 2011, lorsque ses Dallas Mavericks s’étaient imposés face au Miami Heat de la superstar LeBron James, composé d’une pléiade de stars. Son équipe de l’Indiana présente des similarités avec la formation texane, dans la mesure où elle combine une attaque altruiste et efficace, un effectif à la mentalité d’outsiders ayant pris l’habitude de renverser des situations délicates – à l’image du premier match de la finale –, et une défense de fer. Désormais, plus besoin d’escorte policière pour que Rick Carlisle vive une « expérience phénoménale ». Deux victoires suffiront.
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