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Roland-Garros 2025 : Jannik Sinner éteint Novak Djokovic, et rejoint Carlos Alcaraz en finale

Roland-Garros 2025 : Jannik Sinner éteint Novak Djokovic, et rejoint Carlos Alcaraz en finale

Ce vendredi soir, on aurait aimé que les voyages dans le temps existent, histoire de ramener sur le court Philippe-Chatrier un Djokovic de quelques années de moins. Au choix, peut-être celui de 2023 qui avait remporté trois Grand Chelem, dont Roland-Garros. Ou bien celui de 2021 qui avait réussi la même prouesse. Non que la version 2025 ne convienne pas – le Serbe est toujours aisément l’un des trois meilleurs joueurs du circuit. Mais il avait face à lui en demi-finale porte d’Auteuil un robot, un automate, une machine : Jannik Sinner, une sorte de prototype façonné avec les dernières innovations du marché. Et si bien réglé qu’un joueur de 38 ans, même auréolé du titre de meilleur de l’histoire, ne pouvait le faire dérailler.

On ne sait pas si un Novak Djokovic de quelques années de moins aurait réussi à gagner quelques jeux de plus. Celui de ce vendredi soir a magnifiquement joué, et pourtant il est reparti fanny, sèchement battu en trois sets (6-4, 7-5, 7-6). «C’est quand même dommage que tout le monde vieillisse», a philosophé notre voisin de tribune. On n’aurait pas mieux dit.

Pendant plus de trois heures, le Serbe nous a laissé l’étrange impression de n’être jamais très loin, et en même temps jamais vraiment proche du jeune (23 ans) italien. Dès la première manche, on l’a vu voler beaucoup plus proche de l’ovni Sinner que ces prédécesseurs - Lehecka, au troisième tour, Rublev en huitièmes et Bublik en quarts n’avaient en cumulé inscrit que deux jeux lors de leurs trois premiers sets respectifs face au numéro 1 mondial. Djokovic en a inscrit autant en dix minutes. Une éphémère résistance. Jannik Sinner est une mitraillette à la cadence infernale et au chargeur à la capacité illimitée, qui allume encore et encore, sans vraiment varier – pourquoi le faire quand taper suffit. Pris dans le viseur, Novak Djokovic a tenu 21 minutes à sauter partout comme un lapin avant de perdre une première fois sa mise. Le set suivra une demi-heure plus tard. Le pire dans tout ça ? Avec seulement 43 % de premiers services passés, Sinner semble jouer avec le frein à main.

La deuxième manche aura offert deux événements. D’abord, Jannik Sinner a fait une double faute. Normal, pourrait-on dire, tout le monde en fait. Sauf l’Italien qui n’en avait commis qu’une depuis le début du tournoi (du jamais vu pour un joueur atteignant les demi-finales porte d’Auteuil depuis que la statistique est relevée). Puis, il a carrément fini par lâcher son service – il n’avait plus été breaké depuis le premier tour, il y a onze jours. Le public du Chatrier, largement acquis à la cause de Djokovic, y a cru un temps. Jannik Sinner a remis les choses dans l’ordre fissa et est reparti avec le set (7-5). Le Serbe s’est frustré – à ce niveau-là, autant jouer face à un mur. Le spectateur devant nous aussi : «Vas-y, il est trop fort ce mec.»

Le troisième set a duré une plombe (1 h 19). A plusieurs reprises, on a cru voir le mur Sinner se fendiller, jusqu’à concéder trois balles de set sur son service, toutes effacées d’une patate en coup droit ou en revers. Comme si le sang de l’Italien, seul face à 15 000 personnes, était fait de glace. L’affaire est allée au tie-break, domaine réservé du Serbe, lui qui est si fort dans les moments si chauds. L’Italien s’en moquait : il a écrasé le jeu décisif (7-3), le set et le match avec. Jannik Sinner n’a plus perdu un set en Grand Chelem depuis son huitième de finale à l’Open d’Australie 2025. Soit 29 manches consécutives. Après réflexion, pas sûr qu’un Djokovic de 30 ou 35 ans aurait fait mieux.

La légende serbe se tournera vite vers le gazon. Il y a Wimbledon dans un mois pour tenter d’accrocher un 25e Grand Chelem à son compteur et être cette fois-ci définitivement seul dans son royaume (Margaret Smith Court chez les femmes en a gagné 24 également). Le chrono tourne. Il aura 38 ans et un mois. Jannik Sinner, lui, continuera peut-être d’écrire l’histoire du tennis dimanche, et la sienne au passage. Il pourrait remporter son quatrième Majeur – le troisième de suite après l’US Open fin 2024 et l’Open d’Australie donc en janvier. Il aura face à lui un Carlos Alcaraz en quête d’un doublé porte d’Auteuil. Le seul joueur du circuit à pouvoir, peut-être, déboulonner l’indéboulonnable.

Libération

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