L'effet brasero, dans les griffes de l'Algérie, les cahiers de vacances de Bayrou...La Semaine vagabonde de Denis Carreaux


Publié le 06/07/2025 à 12:30, mis à jour le 06/07/2025 à 12:30
Petites causes, grandes conséquences. Dans une France en surchauffe, l’effet papillon connaît une nouvelle variante: l’effet brasero, ou comment quelques braises enfouies au fond d’un vulgaire réceptacle provoquent un des plus importants incendies de ce début d’été. Dans l’Aude, le feu qui a détruit 400 ha a été déclenché par les résidus d’un barbecue mal éteint transporté dans une remorque. Alors qu’il circulait sur l’autoroute, le commerçant ambulant ne s’est pas aperçu que les cendres se faisaient la malle. Résultat: sept départs de feu sur douze kilomètres, 1 000 personnes mobilisées pour contenir le sinistre, des maisons, un camping et même une abbaye évacués. "La négligence n’est pas acceptable", a estimé le ministre François-Noël Buffet venu constater les dégâts. Mégots, braseros, barbecues: cette négligence, à l’origine de 9 incendies sur 10, est en tout cas toujours coupable.
DANS LES GRIFFES DE L’ALGÉRIE
Sept mois après l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sensal et la veille de sa condamnation scandaleuse à cinq années de prison par la Cour d’appel d’Alger, on apprend qu’un autre de nos compatriotes subit un sort comparable depuis treize mois. Le crime commis par le journaliste de SoFoot Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison ferme pour "apologie du terrorisme": avoir exercé son métier en allant interroger un responsable du club de football de Tizi Ouzou sans savoir que celui-ci était dans le collimateur du régime algérien. Entre les griffes des nervis de Tebboune, Boualem Sensal, gravement malade, et Christophe Gleizes, à qui ses proches n’ont pas même le droit de parler, courent un grave danger, otages d’une Algérie qui ne rate aucune occasion d’humilier la France.
LES CAHIERS DE VACANCES DE BAYROU
François Bayrou peut ressortir son maillot de bain, ses claquettes et ses grilles de Sudoku. Pour le Premier ministre, les vacances approchent à grand pas. En rejetant la huitième motion de censure déposée contre lui, les députés ont prolongé son bail (très précaire) à Matignon, mais ne lui garantissent pas pour autant un été de tout repos. Car s’il retrouve un peu d’air, l’élève Bayrou va devoir s’atteler rapidement à ses cahiers de vacances. Au lendemain du 14-Juillet, le chef du gouvernement doit en effet dégainer son fameux plan à 40 milliards pour redresser les finances publiques. Annonces à hauts risques et budget incertain: la rentrée promet d’être agitée pour un Premier ministre sous la menace d’une censure qui pourrait précipiter son départ et lui offrir de nouvelles vacances. Des grandes, cette fois-ci.
CHAMPION, LE SERVICE PUBLIC
Tandis que la France a les yeux rivés sur le thermomètre, un drame national se joue à bas bruit. À partir de lundi, l’émission "Questions pour un champion" ne sera plus diffusée la semaine. Trop chère à produire aux yeux de France Télévisions, qui a les économies assez sélectives, cette émission culte, présente sur l’antenne de France 3 depuis 37 ans, reste populaire, mais n’est manifestement plus assez tendance. Désuète, sûrement, ringarde peut-être, elle ravit encore 1,2 million de Français qui prennent chaque jour plaisir à se cultiver et à apprendre en s’amusant. La définition même d’une émission de service public.
On nous aurait donc menti. Alors qu’on nous répète en permanence que le niveau des élèves français ne cesse de dégringoler, qu’on nous bassine avec des classements internationaux qui relèguent nos têtes blondes dans la catégorie des cancres indécrottables, les résultats du bac 2025 font voler en éclats cette vision pessimiste. Rétablissons la vérité: avec 91,1% de réussite (voie générale) avant rattrapage, nos lycéens sont de vrais champions. Dans certaines académies comme Rennes (98,2 % de succès !), on peut s’attendre à ce que tous les candidats soient bientôt reçus au bac ! Encore plus fort : le nombre de mentions "très bien", jadis exceptionnelles, a été multiplié par douze depuis 1997. Ces résultats signifieraient-ils que le "bachot", dévalué, n’a plus rien d’un examen? Allez dire ça à ceux, heureusement peu nombreux, qui passent leur premier week-end de juillet à préparer leur oral de rattrapage...
Plus c’est simple, plus c’est chic. Après la folie claquettes-chaussettes, la tong est bien partie pour devenir l’accessoire incontournable de l’été. Attention toutefois: n’espérez pas faire sensation en chaussant une sandale de plage façon Patrick Chirac dans Camping. Oui à la danse des tongs, mais version chic, à l’image de celles, griffées Hermès, Dior ou Balenciaga, présentés lors des défilés de la dernière Fashion week. Côté budget, oubliez les tongs Décathlon à 4 euros la paire. Être la plus belle ou le plus beau du camping aura un prix: vous devrez piocher dans votre PEA pour espérer parader à la plage avec des tongs de luxe Dune (780 euros) ou Phoebe Philo (750 euros). Bel été à tous, pieds nus, en claquettes- chaussettes, en méduses en plastique ou en tongs !
Nice Matin