Art contemporain à Bordeaux : plongée dans les Landes de Gascogne, voyage automnal au Japon, mirages colorés : la sélection de la semaine

Il avait investi la Fabrique Pola en 2016 avec « Piège de crystal » et ses dessins au feutre, le château Siran en 2021 dans le cadre de « Faire un geste », parcours d’œuvres des 25 lauréats d’un appel à projets lancé par le Frac Nouvelle-Aquitaine Méca pour soutenir la création face à la pandémie.

On retrouve Benjamin Artola cette semaine à Bordeaux pour une exposition personnelle, où cet artiste plasticien basque, installé à Bidart, dévoile un nouvel ensemble d’œuvres graphiques aux couleurs psychédéliques, réunies sous l’intitulé « Cosmopolitesse » – un néologisme emprunté à Baptiste Morizot et Alain Damasio, qui désigne une manière élargie d’habiter le monde, empreinte d’élégance, de respect et d’attention envers le vivant et l’environnement partagé. Vernissage mercredi 4 juin de 18 heures à 21 heures.

« Cosmopolitesse » visible jusqu’au 19 juillet à BAM projects, 47, rue Lombard, Bordeaux. Entrée libre du mercredi au samedi, de 11 heures à 18 heures ou sur rendez-vous à [email protected] https://bam-projects.com

Alice Raymond investit La Trame

Alice Raymond succède à Joris Dijkmeijer à La Trame, la micro-galerie de ZW/A, agence d’architecture, d’urbanisme et de paysage à Bordeaux. Originaire de la région parisienne, Alice Raymond a grandi en Allemagne, vécu en Suède, séjourné à Miami et San Francisco… Elle est aujourd’hui installée à Bordeaux. Ses nombreux déplacements nourrissent une œuvre riche et variée croisant sculpture, photographie, dessin et installation. « Mes œuvres traduisent l’adaptation et l’observation des espaces. Chaque nouveau territoire inspire une cartographie personnelle, mêlant dimensions physiques, sociales et temporelles », explique cette diplômée des Beaux-Arts, de l’université de Bordeaux et de Grenoble en Sciences du langage. Vernissage le mercredi 4 juin, de 18 h 30 à 20 h 30.

L’exposition est visible 24h/24 et 7j/7 jusqu’en juillet au 81 rue de La Croix de Seguey, Bordeaux. Entrée libre. Plus d’informations sur www.zwa.archi.

Née en 1972, diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie en 1997, Géraldine Lay vit et travaille à Arles, où elle est également éditrice chez Actes Sud. En 2022, elle fait partie des photographes sélectionnés pour la grande commande Radioscopie de la France, initiée par le ministère de la Culture et portée par la Bibliothèque nationale de France. C’est sur un tout autre territoire qu’on la retrouve à l’artothèque de Pessac : entre 2016 et 2019, elle a sillonné le Japon pendant quatre automnes, circulant en train d’une ville à l’autre, s’éloignant peu à peu des centres urbains pour capter un quotidien plus discret, plus âpre, mais chargé d’une matière visuelle singulière, que l’on découvre à travers une cinquantaine de photographies prises aux abords d’Osaka, Kyoto, Nagoya, Kanazawa, ainsi que dans les préfectures du Kansai et du Chūbu. Vernissage jeudi 5 juin à 19 heures.

« Far East ». Du 6 juin au 23 août, les arts au mur artothèque, 2 bis, avenue Eugène-et-Marc-Dulout 33600, Pessac. Entrée libre. Du mardi au samedi de 14 heures à 18 heures www.lesartsaumur.com

En 1932-1933, l’ethnologue allemande Lotte Lucas-Beyer sillonne la région landaise pour préparer sa thèse, « Le paysan de la forêt dans les Landes de Gascogne », qu’elle soutiendra quelques années plus tard à l’université de Hambourg, malgré un bref contrôle et interrogatoire par la police française, qui la soupçonnait d’espionnage. au total, 110 de ses photographies inédites sont aujourd’hui publiées dans un ouvrage aux Éditions Passiflore. Dans la continuité de l’œuvre de Félix Arnaudin, ces images offrent un témoignage précieux sur l’habitat, l’agriculture, l’artisanat et la vie quotidienne des familles landaises de l’époque. Conférence en présence de Jean Tucoo-Chala, auteur de l’ouvrage, qui commente ces clichés avec son œil d’historien, ainsi que de Corine Defrance (CNRS) et Ulrich Pfeil, co-auteurs de la biographie inédite qui accompagne le livre.

Jeudi 5 juin, 18 heures, Achtung Kultur au Consulat général d’Allemagne 35, cours de Verdun, Bordeaux. Gratuit. Inscription par mail : [email protected]. www.achtungkultur.org

Dans la faune d’Aurélie Carmouze

Artiste franco-colombienne installée à Bordeaux, Aurélie Carmouze est à l’affiche de l’exposition « Faune ». Le titre, à la croisée de la nature, de l’animalité et du mythe, donne le ton d’une série de peintures autobiographiques où s’entrelacent la flore luxuriante de sa Colombie natale et des scènes du quotidien. Ses compositions, empreintes de réalisme magique, explorent la frontière entre présence et absence, individu et collectif, à travers des portraits de proches ou d’inconnus. Les motifs végétaux dialoguent avec les textures des vêtements et les postures des sujets. Des touches d’or, symbole colombien, parsèment ses œuvres, réparant subtilement les blessures à la manière du kintsugi. Vernissage jeudi 5 juin à 18 heures.