Mosquée avec minaret de 20 mètres à Turin : l'Italie comme l'Arabie, la dernière folie


L'Islam achète un morceau de Turin. Le coût de l'opération est d'environ quinze millions d'euros, pratiquement la somme que le roi du Maroc a décidé d'investir (il reste encore un peu à parcourir pour arriver au bout) pour construire la plus grande mosquée de la région dans la capitale piémontaise : plus de 6 mille mètres carrés, dans le quartier Aurora, à la frontière avec le centre historique, avec un minaret de vingt mètres de haut.
Sur l'horizon des Alpes enneigées et de la Mole Antonelliana, nous verrons bientôt la tour d'où le muezzin marquera les heures de la journée et des prières des fidèles, comme cela se produit à Beyrouth, au Caire ou en Arabie Saoudite. Le projet porte la double signature d'Appendino-Lo Russo. Le maire du Mouvement Cinq Étoiles a lancé le processus de transformation de l'ancienne fonderie Nebiolo (elle-même héritière d'une importante imprimerie fondée en 1800) en lieu de culte avec une concession de 99 ans à la Confédération islamique italienne. Le maire actuel a complété ces dernières heures le processus d'autorisation, insérant la structure dans le nouveau plan directeur.

PROTESTATIONS CONTRE LES IDE Les travaux devraient débuter en 2026 et se terminer en 2029 et suivront les plans développés par le studio de l'architecte Vittorio Jacomussi, qui a également conçu le pavillon algérien à l'Expo, qui comprend un espace de prière pour au moins mille personnes. Le bâtiment – qui abritera également une bibliothèque, une résidence étudiante de 80 places et un espace d'exposition pour des spectacles et des initiatives culturelles – sera géré par la Confédération, qui s'occupe déjà de la plus petite mosquée de Via Genova, également à Turin, ainsi que de 230 autres sites religieux dans le reste du pays. "Qu'est-ce qu'on enseignera à l'intérieur de cette mosquée ?", demande la députée turinoise Augusta Montaruli (Fdi). «Il serait important de connaître le contenu des enseignements et le type de relation qui s’établira entre le lieu de culte et le territoire particulièrement difficile dans lequel il sera construit». Le danger est toujours celui du prosélytisme illégal. « C’est pourquoi j’appelle la communauté islamique à intervenir et à isoler quiconque voudrait utiliser l’islam à des fins inappropriées ou pour se protéger de comportements inhumains tels que ceux dont nous avons été témoins avant-hier. »
La référence du député mélonien est aux abus subis par une femme de la part de son mari et de sa famille d'origine égyptienne, dans le quartier d'Aurora. « Si cette distanciation n'a pas lieu », poursuit Montaruli, « nous courons le risque que la mosquée perde son rôle d'ouverture et de discussion, ainsi que sa profession religieuse, pour servir de couverture et de justification aux actes de violence et d'oppression perpétrés par ceux qui souillent l'islam par leur conduite contraire à la loi. »
La question de la difficile cohabitation avec la communauté turinoise s'était d'ailleurs posée l'année dernière lorsque, lors de la prière du vendredi, organisée par les étudiants qui avaient occupé l'université, l'imam avait fait référence au djihad et à la destruction de l'Etat d'Israël, déclenchant une vague de protestations et de condamnations. Pas de quoi, visiblement, conseiller une plus grande prudence au maire Lo Russo et à sa majorité.
ANTI-ISLAMOPHOBIE Il y a à peine une semaine, en effet, l'administration municipale de gauche annonçait l'ouverture d'un guichet d'aide contre l'islamophobie, ce qui a suscité de nombreux doutes dans une ville qui connaît depuis des décennies tous les problèmes critiques liés à l'immigration illégale et qui compte environ 130 000 demandes de permis de séjour. Les citoyens non européens représentent 15 % de la population mais commettent 45 % des crimes les plus graves. Un pourcentage qui atteint 60 pour cent si l’on inclut également les jeunes dans les statistiques. Mais alors que pour le maire Lo Russo « la lutte contre la discrimination religieuse est fondamentale pour construire une société inclusive basée sur le respect des identités individuelles », pour les représentants des forces de l'ordre, le service d'assistance contre l'islamophobie risque de devenir une arme non conventionnelle entre les mains de criminels musulmans qui, ce n'est pas un hasard, lorsqu'ils se retrouvent menottés, attribuent instrumentalement leurs problèmes judiciaires à la persécution religieuse dont ils sont supposément victimes. « Ce compteur », a commenté Luca Pantalella, secrétaire général du syndicat de police UGL de la province de Turin, « constitue un pas en arrière par rapport aux véritables problèmes des citoyens et un gaspillage de ressources ». Une mosquée suffira-t-elle à trouver un équilibre ?

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