Le Tribunal administratif fédéral lève l'interdiction du magazine d'extrême droite « Compact »

Le magazine d'extrême droite « Compact » peut poursuivre sa publication. Mardi , le Tribunal administratif fédéral de Leipzig a levé l'interdiction prononcée par la ministre fédérale de l'Intérieur de l'époque, Nancy Faeser (SPD), à l'été 2024.

Les juges ont ainsi confirmé leur décision rendue en procédure accélérée en août dernier. À l'époque, ils avaient suspendu temporairement l'interdiction, permettant au journal de poursuivre sa publication pour le moment. Le 6e Sénat, chargé de la procédure principale, a désormais rendu sa décision finale.

Faeser a interdit le magazine le 16 juillet 2024, le qualifiant de « porte-parole central de l'extrême droite ». Cette mesure a entraîné l'arrêt immédiat de l'ensemble des publications papier et en ligne de « Compact ». Juridiquement, cette mesure constituait une interdiction d'association. Selon le ministère fédéral de l'Intérieur, les entreprises peuvent également être interdites dans certaines circonstances. Le Tribunal administratif fédéral n'a soulevé aucune objection à cette décision lors de la procédure accélérée.

La question centrale était de savoir si les déclarations du groupe de médias étaient toujours protégées par la liberté de la presse et la liberté d'expression, ou si elles étaient inconstitutionnelles et constituaient une menace concrète. L'élément déterminant de l'appréciation était de savoir si le contenu inconstitutionnel constituait une caractéristique déterminante de « Compact ». Le Tribunal administratif fédéral est compétent en première et dernière instance pour connaître des recours contre les interdictions d'associations.

Fondée en 2010, l'entreprise médiatique était auparavant basée à Falkensee, dans le Brandebourg, mais est désormais basée à Stössen, en Saxe-Anhalt. Selon les chiffres du tribunal, le magazine « Compact » est diffusé à 40 000 exemplaires et sa chaîne de télévision en ligne atteint jusqu'à 460 000 vues.