L'assurance maladie obligatoire en crise – pourquoi la salle de classe est la solution, selon Storm, PDG de DAK, et Hubmann, président de BVKJ

Oubliez les oppositions permanentes : les caisses d'assurance maladie et les associations médicales peuvent également collaborer. Dans ce nouvel épisode de podcast de la série « Politique de santé en maternelle », Andreas Storm, PDG de DAK Gesundheit, et le Dr Michael Hubmann, président de l'Association professionnelle des pédiatres (BVKJ), s'y attèlent. Ensemble, ils analysent la situation de l'assurance maladie obligatoire (AMS) et présentent les options thérapeutiques.
💣 « L’assurance maladie obligatoire est un patient d’urgence »Andreas Storm est clair : la situation des compagnies d’assurance maladie est désastreuse. Malgré un excédent de 1,85 milliard d’euros au premier trimestre 2025, « ce n’est pas une raison pour lever le voile », prévient-il. « Au début de l’année, nous avions le niveau de réserves le plus bas de l’histoire de l’assurance maladie obligatoire. » Les augmentations de primes ont constitué un exploit historique : « la plus forte hausse depuis 75 ans ». Et : « Si le gouvernement fédéral ne rembourse pas enfin ses dettes envers le système d’assurance maladie obligatoire, nous courons le risque d’une nouvelle hausse des primes au début de l’année prochaine. »
🧾 « L’État nous doit 10 milliards d’euros – chaque année ! »Storm : « Nous finançons les soins de santé des bénéficiaires de rentes sociales depuis des années, et nous ne recevons qu'un tiers des remboursements. » Le déficit : environ 10 milliards d'euros par an. « Si le gouvernement fédéral parvient enfin à compenser cela, nous pourrions stopper l'augmentation des cotisations. »
🩺 « Qui est le médecin urgentiste et qu’a-t-il dans sa valise ? »Michael Hubmann l'exprime clairement : « Le système d'assurance maladie obligatoire est un patient urgentiste, mais nous n'avons pas encore décidé quel médecin urgentiste interviendra et quels médicaments il emportera. » Sa revendication : « La dette de l'État envers le système d'assurance maladie obligatoire doit être réglée. Point final. »
🏥 Réforme hospitalière ? « Effrayant ! »Hubmann critique vivement la mise en œuvre de la réforme hospitalière : « Lorsqu'on discute avec les responsables politiques des Länder, chacun prétend avoir déjà tout réglé parfaitement. Mais la réalité est tout autre. » La réforme est « inquiétante » et un changement structurel est attendu depuis longtemps. « Nous ne pouvons pas continuer à injecter 100 milliards d'euros dans des hôpitaux qui ne fonctionnent plus à pleine capacité. »
🧭 Système de soins primaires : contrôle plutôt que libre-serviceStorm et Hubmann considèrent tous deux un système de soins primaires comme essentiel pour accroître l'efficacité. Storm : « Nous avons besoin de plus de contrôle. Un système de soins primaires garantit aux patients des soins plus rapides et plus complets, et ralentit la hausse des dépenses. » Mais : « Il ne peut pas être mis en œuvre en six mois. Nous avons besoin d'un calendrier précis. »
Hubmann ajoute : « L'époque où l'on demandait sept avis est révolue. Nous avons besoin d'une nouvelle culture des soins, et cela commence par la confiance dans les soins primaires. »
💶 Franchise ? Oui, mais avec du bon sens.Storm est ouvert aux co-paiements, mais seulement en fin de parcours : « Il faut d'abord que le système fonctionne. Ce n'est que lorsque les patients auront le sentiment de recevoir des soins plus rapides et de meilleure qualité que nous pourrons discuter de co-paiements. »
Hubmann est du même avis : « La majorité de la population adhérera à un système de soins primaires. Pour les rares qui ne le font pas, nous avons besoin d’outils, non pas comme point de départ, mais comme complément. »
💊 Prix des médicaments : entre innovation et explosion des coûtsTous deux estiment également qu'une réforme est nécessaire face à la hausse rapide des dépenses pharmaceutiques et à la question du financement de l'innovation sans surcharger le système. Storm : « Nous constatons des augmentations de dépenses de 7 à 10 %, qui ne sont plus couvertes par les recettes. » Sa suggestion : des mesures à court terme, comme une augmentation des remises accordées aux fabricants. « Ce serait un instrument de transition, jusqu'à l'entrée en vigueur des réformes structurelles. » Il envisage également un budget global « en dernier recours », même s'il doute qu'un tel budget soit « la solution ultime ».
Hubmann exige : « Nous devons parler franchement au public. Ce qui s'est passé avec la mucoviscidose est un progrès, mais nous, en tant que société, devons nous demander : le voulons-nous et pouvons-nous nous le permettre ? » Pour lui, c'est clair : « L'innovation, oui, mais avec du bon sens et de la maîtrise. »
📚 Santé scolaire : « Pas si, mais comment ! »Le point culminant de la conversation : l’appel de Storm à instaurer une matière scolaire sur la santé. « Notre éducation à la santé est terriblement faible. Nous sommes très en retard en Europe. » Les jeunes doivent apprendre à « agir de manière responsable et compétente dans le système de santé. » Et : « Une journée de projet ne suffit pas. Ce sujet doit être systématiquement intégré au programme scolaire. »
Hubmann est du même avis : « Nous devons améliorer les connaissances en santé de la population, et cela commence dès l’enfance. » Il prévient : « Ce que nous ne faisons pas aujourd’hui nous reviendra deux fois plus souvent en pleine figure dans 15 ans. »
🤝 Une alliance étroite avec un effet de signalLe message final est clair : les compagnies d’assurance maladie et le corps médical peuvent s’unir. Storm : « Nous avons besoin que les ministères collaborent – et si M. Hubmann et moi pouvons y contribuer, nous le ferons avec plaisir. » Hubmann ajoute : « Nous ne nous laisserons pas monter les uns contre les autres. Il en va de l’avenir de nos enfants – et de celui de notre démocratie. » (Durée : 32 minutes et 51 minutes)
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